LA MELODIE DES JOURS de Lorraine Fouchet

Mon avis:
C’est l’histoire de Lucie, jeune fromagère et maman d’une petite Léa qui apprend un jour qu’elle a un cancer…
Le mot fait peur : elle a peur, pour elle, mais surtout pour Léa, sa fille chérie, qui ne connaît pas son père.
Lucie est nouvelle dans le quartier, connaît ses clients, mais c’est à peu près tout, et sur conseil, elle va sur le « site des voisins », site communautaire où les gens du quartier discutent entre eux, sous couvert de leur pseudonymes.
Elle ne peut et ne veut pas parler du cancer à Léa, elle va donc en parler sur le site.
De là elle va faire des rencontres, de très belles rencontres, et tout cela va l’aider.

On ne suit pas que Lucie et Léa au cours de l’histoire, mais tous ces habitants, qui d’une manière ou d’une autre interagissent, virtuellement ou réellement.
Tous ont leur histoire, leur passé, leurs problèmes : une vieille maîtresse d’école loin de sa Corse natale, un immigré qui était chirurgien mais ne peut pas exercer en France, un jeune garçon malade et immobilisé dont les parents se disputent et n’arrivent pas à l’aimer, un homme détesté par son père qui lui a réduit à néant ses espoirs de créer son entreprise…
Mais grâce à Internet, les barrières tombent et c’est plus facile de se livrer parfois ou juste de parler, derrière un écran plutôt qu’en face à face. Et sans ce site, aucun de ces voisins ne se serait rapproché autant.

Le sujet du livre (le cancer) est certes triste, mais le livre, lui, ne l’est pas.
J’ai un peu appréhendé la lecture, ayant eu une personne de ma famille atteinte d’un cancer, donc forcément j’avais un peu peur que ça soit trop triste, dramatique.
Au contraire je suis plus que ravie de l’avoir lu, et j’aurai même regretté de ne pas l’avoir lu.
Ce n’est pas un livre tout le temps gai non plus, mais disons que comme dans la « vraie vie », on a des choses dures à surmonter, et heureusement on connaît aussi de nombreux moments de bonheur.

Ce qui arrive à Lucie peut arriver à tout le monde, personne n’est à l’abri de la maladie.
Et en lisant ce roman on se dit que vraiment il ne faut pas rester seul si cela nous arrive, que ça soit nos amis, notre famille, nos voisins, si on peut être aidé et soutenu il ne faut pas hésiter, car la solitude dans la maladie est la pire des choses.

L’histoire se termine mieux pour certains personnages que pour d’autres…
On s’attache à cette communauté si particulière, et on a réellement envie d’en faire partie, de pouvoir parler avec eux, aller les voir, les aider.
C’est la grande variété des personnages et des personnalités qui donnent à ce livre un côté très réaliste et d’autant plus émouvant.

Rencontrée sur un Salon du livre cet été, l’auteur avait dit qu’elle avait une tendresse particulière pour ce livre, et je la comprends. Tout en lisant les chapitres de Lucie j’avais aussi l’impression de l’entendre parler.

Ma note: 5 /5