DES PACKS D'EAU POUR L'AFRIQUE d'Ena Fitzbel

Une comédie romantique complètement décalée, originale et aux situations loufoques, mais les personnages trop caricaturés ont eu raison de mon enthousiasme.

Vanessa Pasternack, est une jeune femme de 27 ans, pleine de charme et aux idéaux humanitaires. Dans le cadre de ses activités au sein de son association, elle décide d’envoyer des packs d’eau vers l’Afrique à l’aide d’une vieille caravane et de sa rustique 405. Raillée par ses collègues pour sa naïveté et son humanisme, ils la piègent avec un des responsables de l’entreprise qu’elle doit prendre en covoiturage dans sa soit – disant « Land Rover ». Elle se retrouve donc à partager son voyage avec Gauthier d’Albron, l’adjoint du directeur en personne, un homme séduisant mais au caractère hautain et insupportable. Très vite, les deux jeunes gens se retrouvent dans une mauvais posture, le voyage prenant une tournure champêtre et pleine de quiproquos.

Des packs d’eau pour l’Afrique, un titre au sonorité plutôt originale et qui annonce une comédie romantique pleine d’humour et au ton décalé, à l’image de ces films hollywoodiens qui malgré leur côté surréaliste nous emporte inévitablement dans un méli-mélo de sentiments et de situations humoristiques qui leur sont propres. Pourtant, ici la mayonnaise n’a pas pris, le roman est agréable à lire, l’auteure ayant soigné sa rédaction et les chapitres courts défilent sans aucune difficulté mais les personnages trop caricaturés et manquant de personnalité ne m’ont pas du tout convaincue.

Vanessa est une femme nature, naïve, moquée par ses collègues à longueur de journée et qui, malgré un caractère bien trempé qui se révèle en compagnie du personnage masculin également héros de ce roman, s’écrase et ne dit rien. Personnellement, j’ai trouvé qu’elle manquait de caractère dans ces passages là, difficile donc de s’attacher à ce genre de personnalité. Heureusement, cela ne dure pas, car ses réactions caractérielles et son franc parlé, à l’image de sa crinière rousse flamboyante et indomptable, prennent rapidement le dessus au contact de Gauthier d’Albron. Cet homme au look de jeune premier est absolument exécrable, malheureusement tout au long du roman ce sentiment perdurera, il est cynique, égoïste et égocentrique avec une certaine tendance à réagir dans la violence quand il est contrarié et à ne pas assumer ses actes (voire ses ébats) ayant pour leitmotiv sa carrière professionnelle et sa réussite sociale. Ces deux là offrent des moments certes plein d’humour et complètement surréalistes (on pense notamment aux fumées de cannabis qui auront raison de leur animosité…) mais ne sont finalement pas assez forts pour être attachants, on suit leur mésaventure de manière agréable, de leurs pleurs à leurs sourires mais on est loin d’une relation romantique passionnante et attractive.

Leur périple les mène donc sur le mauvais chemin en pleine campagne désertique avec un jeune délinquant enfermé dans la caravane et au sein d’une clinique plutôt particulière puisqu’il s’agit de la clinique du Bonheur de Christian ; un homme qui aide les gens par l’art de l’hypnose et de la conscience de soi dans le cadre d’exercice pratique d’un genre nouveau. Bien sûr, des « patients » aux personnalités très différentes seront rencontrés ; un couple septuagénaire en pleine reconquête de leur sexualité débridée, une femme aux attitudes lascives et prête à conquérir Gauthier, un majordome froid et peu bavard mais au charme flegmatique se promenant nu et bien sûr l’énigmatique Christian et sa fine psychologie qui réunit ce beau monde dans le seul but qu’ils en deviennent heureux.

En bref, une romance qui joue sur les quiproquos et la mésentente des personnages, l’humour et l’amour faisant le reste. Cela plaira à un certain lectorat mais personnellement, même si j’ai apprécié ma lecture, je suis passée à côté de cette histoire qui s’annonçait prometteuse.

Je remercie les éditions Sharon Kena et leur « Pick and Read » pour ce partenariat.