MADAME BOVARY de Gustave Flaubert

Mon avis: que retenir de Madame Bovary, outre la banalité qui l’assimile à son auteur («Madame Bovary, c’est moi», vite contredite par l’auteur) ? Plutôt qu’elle a demandé plusieurs années de travail à Flaubert, années durant lesquelles il n’a cessé de pester après «la Bovary», où il met des jours pour écrire la moindre ligne tant il lui est difficile de peindre le gris, le vide, la moisissure et la platitude. Et oui, l’ennui de Madame Bovary, c’est fait exprès ! Rappelons-nous toutefois cette fille éprise de rêves livresques que sa vie bourgeoise ennuyeuse rend folle et qui trompe son mari pour retrouver l’émoi des amours passionnées… Rappelons-nous ces mémorables scènes de la foire agricole ou tout le dialogue entre l’amant et la maîtresse prend un double sens, et celle du fiacre, où l’on ne voit rien mais à l’intérieur duquel il peut se passer bien des choses… Rappelons-nous cette femme endettée et rejetée par ses amants qui ne trouve refuge que dans le poison…

Ma note: 4/5

titecam a écrit:Contrairement à d'autres auteur réaliste Flaubert accentue beaucoup sur les descriptions et très peu sur les actions.

Melusine a écrit:C'est la couverture de la version abrégée, en fait Mais c'est vrai que cette collection a des couvertures superbes, à la fois sobre, modernes, et très élégantes.

Mon avis

Madame Bovary est mon premier livre classique que je lis depuis le collège ! En effet, les lectures obligatoires de l’époque ne m’ont pas laissé des souvenirs impérissables et m’ont même détourné de ce style littéraire et des nombreux chef d’œuvre qu’il renferme.

Quand les éditions Le Livre de Poche Jeunesse m’ont proposé des grands classiques, réédités en version abrégée avec des couvertures plus actuelles et modernes, je me suis dit «pourquoi pas　?!»

Me voilà donc plongée dans l’œuvre de Gustave Flaubert, faisant enfin connaissance avec Emma ! Madame Bovary est un livre qui a fait scandale lors de sa parution en 1857. Je peux comprendre pourquoi, car au 19ème siècle, les femmes modernes, romantiques et infidèles… n’étaient pas légion ! Flaubert nous narre donc l’histoire d’une belle jeune femme, Emma, qui a été élevée au couvent. S’identifiant aux héroïnes des romans d’amours qu’elle lit, elle s’imagine une vie remplie d’amour, de romantisme et de passion. Cependant, la pauvre déchantera très vite en épousant le brave médecin Charles Bovary. Ce dernier est d’une platitude et d’une mollesse déconcertantes. Fou amoureux de sa femme, elle ne l’en déteste que plus ! La tête pleine de chimères, elle se tourne alors vers d’autres hommes qui malheureusement pour elle, s’avèreront fourbes, égoïstes et sans aucun courage. Pour Emma la désillusion est totale…

L’écriture de Gustave Flaubert, malgré les tournures de l’époque, reste fluide et facile à lire. Il dépeint la bourgeoisie de l’époque, et ses personnages de manière très détaillée, mais ne prend jamais parti. Il ne juge pas Emma, même si ses côtés égoïste et égocentrique ne nous la rendent pas des plus sympathique… Charles par contre, m’a fait pitié sur la fin tant il place son épouse sur un piédestal…

Pour conclure, Madame Bovary est un grand classique qu’il faut avoir dans sa bibliothèque. Cette version abrégée (320 pages contre 500 environ pour la version intégrale) m’a semblé très complète justement. Je n’ai pas eu l’impression de «louper» quoi que ce soit de l’histoire. Au contraire, le nombre réduit de pages et la couverture plus moderne attireront certainement un autre genre de lecteurs.

Merci beaucoup aux éditions Le Livre de Poche Jeunesse de m’avoir permis de lire ce livre.

En quelques mots...

Un classique intemporel entre mensonges et désillusions.

Melusine a écrit:C'est la couverture de la version abrégée, en fait Mais c'est vrai que cette collection a des couvertures superbes, à la fois sobre, modernes, et très élégantes.

Depuis peu arrivée sur ce blog, et loin de moi l'idée pas passer pour une réac, mais je suis un peu surprise d'apprendre qu'il a y des versions allégées de romans. Madame Bovary allégée c'est vraiment se priver du bonheur de lire. Un livre ça n'est pas que l'histoire du personnage principal, et l'histoire d'Emma n'a pas le même sens, si l'on ne voit pas dans le détail tout ce qui l'entoure, c'est un peu comme un tableau dont on ne peindrait que les personnages et pas le décor qui explique pourquoi ils sont là.

Bref, je suis carrément étonnée de voir une telle oeuvre amputée de 200 pages. J'ai adoré ce livre que j'ai lu il y a moins de deux ans.

Si vous avez des doutes sur la mort d'Emma, il existe un livre qui s'appelle " contre enquête sur la mort d'Emma Bovary " de Philippe Doumenc. Bien entendu rien à voir avec l'écriture de Gustave Flaubert, mais qui est très plaisant à lire et permet malgré tout de prolonger un peu le plaisir.

Je constate en lisant les avis postés ci-dessus que Flaubert a manifestement rempli haut la main l'objectif qu'il s'était fixé.
Quoi de plus normal pour un auteur qui s'ennuie de mettre en place un personnage qui s'ennuie, dans une société pas moins ennuyeuse?
Les démons d'Emma, placée en porte-à-faux entre la société qu'elle se doit d'accepter et un monde auquel elle aspire sont certainement un aspect des plus passionnant pour l'auteur que le XIX° siècle écœure.
Scène de la tentative de suicide, mémorable certes mais pas moins belle: Emma ne cherchait-elle pas la mort de sa vie morne, "plate comme un trottoir de rue"? Plus que se laisser tomber dans le vide, c'est surtout une quête d'élévation spirituelle, de grandeur d'âme qui y est évoquée.
Un coup de maître donc pour Flaubert, soutenu sans relâche par un frère de malheur désireux de comprendre ses "fleurs maladives"...

Note: impossible de noter car classique du patrimoine littéraire français