CAUSES PERDUES de Gérard Meric Cadourel

Oui effectivement, je l'ai eu en partenariat ^^
Isaline, je ne sais pas si Petit-lips sera ou pas de mon avis mais moi je ne te le conseille vraiment pas.

Mon avis :

Merci à Karine et aux éditions Persée pour ce partenariat.

J’attendais beaucoup de ce roman. Un des derniers livres que j’ai lu traitait de la Chine post-Mao, et j’avoue que j’attendais avec impatience de voir comment l’auteur s’était projeté dans 10 ans, avec une Chine devenue seule hyper-puissance mondiale.

Je suis clairement très déçue. L’écriture est pesante, les fautes d’orthographe assez courantes et assez frappantes. L’auteur adore les longues plaidoiries de 5 pages ou les très longs monologues de 7 pages, et c’est lassant. D’autant plus que l’écriture ne coule pas d’elle-même, l’histoire est loin d’être fluide. L’auteur fait très souvent de grandes escapades dans les souvenirs des personnages afin de nous livrer des informations sur leur vie, mais le problème est que ces informations ne sont pas délivrées en douceur quand l’histoire l’exige mais qu’elles sont balancées dans un bloc peu digeste dès qu’on commence à côtoyer le personnage en question. Des blocs, oui c’est tout à fait ça, l’histoire est une suite de blocs parfois sans liens les uns avec les autres. C’est très lourd …

En plus de cela, l’écriture est souvent assez familière, et ce qui m’a gêné c’est que l’auteur emploie certaines abréviations à foison. Par exemple, on retrouve fréquemment dans un dialogue, une question se terminant par « SVP » au lieu de « s’il vous plaît ». C’est un détail mais j’avoue que ça m’a choqué de voir ça dans un roman, surtout que le niveau de langage des personnages ne se prête absolument pas à ce genre de raccourci. De même, la ponctuation et les majuscules sont un peu disposées au petit bonheur la chance, ce qui rend la lecture assez fatigante. Concernant la ponctuation toujours, il y a profusion de phrases exclamatives et les questions sont souvent assorties de plusieurs points d’interrogations pour les mettre en relief. A l’occasion, cela peut éventuellement se comprendre (encore que je déteste voir ça dans un roman), mais à chaque ligne, ça rend le récit confus. On ne sait plus ce qui est important et ce qui ne l’est pas.

Un autre point qui m’a barbé, c’est la profusion de longs discours complètement inutiles. Du genre :
- Oh ma chérie, je rentrais un peu plus tôt que d’habitude ce soir.
- Mon chéri, je te préparerai ton plat préféré *description du plat en question pendant quelques lignes*.
- Ma chérie tu es une cuisinière exceptionnelle !
- Oh mon chéri tu me flattes !
- J’ai hâte d’être à ce soir !
Blablabla …
C’est long à mourir ! Et je vous garantis qu’il y a beaucoup de dialogues comme ça ! ...

Concernant l’histoire en elle-même, j’ai trouvé le concept vraiment intéressant. Nous sommes en 2025, la Chine est la seule hyper-puissance mondiale. Elle concentre en son sein non seulement les principales industries mais aussi tous les laboratoires de recherches et sièges sociaux, bref le haut et le bas de l’échelle sociale. Pour asseoir sa domination sur le reste du monde, le Grand Leader, personnage mystérieux au possible, fait arrêter les 10 PDG des plus grands groupes, tous domaines confondus (armement, luxe, alimentaire …), afin de dicter leur ligne de conduite aux Etats dont ils sont citoyens. Un de ces hommes est Henri Schneider. Il est comme tous les autres, accusé de crimes conte l’Etat (corruptions de fonctionnaires, violations des lois du commerce …). Son avocat est Philippe d’Arcias, dont nous suivons le parcours en parallèle de celui des accusés, des responsables des pays dont les accusés sont citoyens (France, Royaume-Uni, Italie, Etats-Unis …) et des Chinois responsables de cette affaire. La multiplication des points de vue est intéressante mais l’auteur ne livre pas les pensées des personnages. On ne s’y attache donc pas, ce qui ne facilite pas l’immersion du lecteur dans ce livre.

J’ai trouvé le discours de l’auteur extrêmement moralisateur. Il met en exergue des problèmes d’actualité, et imagine leurs conséquences à moyen terme, mais j’ai trouvé regrettable qu’il se contente de critiquer sans apporter de solution ou du moins d’idée(s) pour résoudre ces problèmes.

En bref, la qualité d’écriture nuit à cette histoire au concept intéressant. Je suis très déçue du résultat … J'attendais beaucoup de ce roman mais je l'ai trouvé sabordé ...