FAUTE D’IDENTITÉ de Michka Assayas

[justify]Lorsque Michka Assayas, qui n’est autre que l’auteur du livre, s’aperçoit qu’il a perdu son passeport, il ne se doute pas des nombreuses épreuves qui l’attendent, d’autant plus qu’il n’a pas fait renouveler sa carte d’identité périmée depuis plusieurs années. De surcroît, il travaille pour Radio France et a besoin d’un passeport pour voyager très prochainement en Allemagne. Mais cela ne sera pas si simple : fils d’immigrés, l’administration va lui demander de prouver que ses parents, aujourd’hui décédés, avaient bien obtenu la naturalisation française. Cette situation paraît totalement abracadabrantesque à Michka, dont les parents sont considérés comme français depuis plus de soixante ans et qui travaille quant à lui pour le service public. Cela va être l’occasion pour Michka de se remémorer son passé, de nous faire part de sa vie d’enfant puis d’adulte, de celle de ses parents d’origine hongroise.

J’ai passé un bon moment à la lecture de ce livre, qui m’a permis de découvrir un nouvel auteur. J’ai trouvé la narration originale, et j’ai aimé la façon dont l’auteur nous embarque dans son quotidien. A cette lecture, on ne peut que s’étonner de la malfaçon de notre système administratif. Mais outre ça, cet ouvrage permet à l’auteur de revenir sur son enfance, lors de laquelle il ne vivait pas avec sa mère mais avait été recueilli par une nounou hongroise. Il explicite sa relation avec son frère et son père, mais s’intéresse tout particulièrement à la figure maternelle. On ressent une certaine distance entre ces deux personnes : sa mère ne l’accueillait que peu dans son appartement parisien, et le moment où ils semblent le plus complices est lorsqu’elle apprend que son fils, alors âgé d’une douzaine d’années, est malade et doit subir une importante opération chirurgicale. L’auteur revient également sur la vie de son père, rebaptisé Jacques Rémy pour passer plus inaperçu à son époque, qui travaillait comme Inspecteur adjoint des Services de l’Information en Amérique du Sud. Il nous relate également les rencontres de sa maman, et plus particulièrement celle du ministre Malraux, pour qui elle semblait avoir une admiration sans borne. Il revient également sur la perte de ses parents. J’ai néanmoins deux petites réticences sur cet ouvrage : tout d’abord, l’aspect politique ne m’a pas spécialement intéressé, mais c’est mon avis personnel. J’ai été ravie que le passage dans lequel l’auteur évoque la politique de N. Sarkozy soit court. Par ailleurs, j’ai trouvé le texte un peu brouillon dans son organisation chronologique. L’auteur va et vient entre son présent, son enfance, son âge adulte, et des fois je me suis dit que ça aurait pu être sympa de regrouper davantage les mêmes thèmes. En bref, un ouvrage agréable à lire qui fait passer un bon moment. Je me demande bien s’il existe une part de fiction dans Faute d’Identité qui est, sans aucun doute, principalement autobiographique.