Qu'avez vous pensé de ce livre?
- InvitéInvité
L'ARMEE DES OMBRES de Joseph Kessel
Jeu 12 Mai 2011 - 9:16
Résumé
C'est à Londres, en 1943, que Joseph Kessel a écrit L'armée des ombres, qui n'est pas seulement l'un de ses chefs-d'œuvre mais le roman symbole de la Résistance que l'auteur présente ainsi : "La France n'a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n'a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie. (...) Jamais la France n'a fait guerre plus haute et plus belle que celles des caves où s'impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d'où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres. Tout ce qu'on va lire ici a été vécu par des gens de France. "
Mon avis :
Ce livre est un récit reprenant des faits réels durant l'occupation allemande, collectés par plusieurs témoignages et par la vision de Kessel, lui même résistant.
On suit donc Gerbier, ingénieur des Ponts et Chaussés. Et résistant. Enfermé dans un camp, ce dernier se lie d'amitié avec un prisonnier, avec lequel il préparera son évasion. La suite du récit est raconté par Gerbier, avec notamment de nombreux passages consacrés à d'autres résistants. On découvre les histoires, les actions, les sentiments de ces différents résistants dont Joseph Kessel a réuni les témoignages. Parfois ces histoires sont longues, parfois Joseph Kessel nous donne des anecdotes. Sabotages, tortures, évasions, privations et autres réalités sont ainsi racontées. Mais aussi fraternité, lutte, respect, volonté. En trame de fond, l'évolution de la résistance française à travers notamment le personnage de Gerbier est retranscrite. Et le résultat est saisissant.
Cet ouvrage magnifique ne prend pas au coeur. Il prend aux tripes. Il nous fait sentir humain. En le lisant, mes entrailles brûlaient d'admiration pour ces hommes et ces femmes et pour cette facette si noble de la nature humaine. Se battre pour une cause, pour des valeurs, qu'on soit riche ou pauvre, par tout les moyens que ce soit, est probablement l'aspect le plus louable de l'esprit humain.
Des résistants qui passent leurs nuits à lutter et leurs journées à travailler pour nourrir leurs familles, majoritairement pas au courant et qui ne se doutent de l'activité nocturne de leurs proches. Des résistants qui sont seuls. Seuls oui, car nul ne doit en savoir trop, de peur qu'une fois capturer ils dévoilent les arcanes de la résistance. Et donc les contacts avec la résistance se limite souvent à une ou deux personnes. Des résistants qui meurent de faim car la famine frappe la France en 1943, et lutter prend du temps. La lutte doit passer avant la famille ou les amis. Cette lutte constitue pourtant une force indéfectible qui animent l'esprit de ces combattants souterrains, de ces combattants de l'ombre. Ce livre rend un gigantesque hommage à ces personnes. Ces personnes qui ne se connaissent pas mais qui sont soudés par un lien plus fort que la simple amitié : La fraternité, le sentiment de lutter ensemble pour la vie.
Ce livre est dur. Dur car réel. La famine, la solitude, les tortures et la mort. Voilà de quoi est constitué la vie de ces soldats. De la secrétaire au baron, une même cause les anime. Et c'est tellement noble qu'on en pleure. Tellement dur qu'on en souffre. Et qu'on se demande si l'on aurait eu la force de réagir avec une telle conviction. Si nous aussi, on aurait été prêt à tout sacrifier, sans aucune reconnaissance. Si l'on aurait pu résister aux tortures les plus sordides.
Joseph Kessel nous livre un ouvrage sobre, poignant et humain. Un véritable chef d'oeuvre historique. Merci.
"Les Français n'étaient pas préparés, pas disposés à tuer. [....] L'homme primitif est reparu chez les Français. Il tue pour défendre son foyer, son pain, ses amours, son honneur. Il tue chaque jour. Il tue l'Allemand, le traître, le dénonciateur. Il tue par raison et il tue par réflexe. Je ne dirais pas que le peuple français s'est durci. Il s'est aiguisé."
Re: L'ARMEE DES OMBRES de Joseph Kessel
Sam 28 Mai 2011 - 16:51
Moi qui adore la Seconde Guerre mondiale, je me note celui-ci
Re: L'ARMEE DES OMBRES de Joseph Kessel
Mar 14 Juin 2011 - 18:21
Mon avis :
Un livre sur lequel j’ai avis mitigé, alors que je m’attendais à tout sauf à ça. A vrai dire, je ne même pas trop quoi raconter sur ce que j’ai ressenti lors de ma lecture puisque je n’ai, justement, pas ressenti grand-chose. J’aime l’Histoire, la Seconde Guerre mondiale, ce livre sur la résistance était donc un passage obligé.
Au final, j’en ressors un peu déçue, je pense que j’en attendais trop. La préface est vraiment intéressante, je l’ai même lu jusqu’au bout, ça ne parait rien mais, moi qui lit une préface jusqu'au bout, nous sommes à la limite du miracle. Elle est courte, seulement quelques pages, et montre bien les dilemmes qu’a eu Kessel pour écrire ce livre. Il nous explique notamment qu’ « Il n’y a pas de propagande en ce livre et il n’y a pas de fiction. Aucun détail n’y a été forcé et aucun n’y est inventé. » Je cite les premières lignes de cette préface car c’est très important de le savoir, ça nous permet de voir le livre comme un témoignage, ce n’est pas un roman. C’est peut-être en ça que ça m’a gêné, je ne sais pas trop. Le « roman » est divisé en 8 parties, j’ai adoré la première, la plus réussie à mon sens. Legrain est le personnage que j’ai préféré, le plus « humain » et un des seuls auquel je me suis attaché. Cette partie est celle qui m’a le plus émue et qui, à mon sens, avait le plus de puissance.
Après, c’est justement ce que je reproche au roman, j’ai trouvé que cette puissance allait en diminuant de plus en plus et, à la fin je ne l’ai plus du tout retrouvé. J’ai trouvé le livre assez répétitif au bout d’un moment et j’ai été au bord de l’ennui. Après, comme je disais, c’est un témoignage pas un roman à sensations et j’en suis bien consciente mais si la puissance romanesque n’étais pas là, le fait que ce soit un témoignage aurait du apporter la puissance du vécu. Or comme je l’ai dit, je ne l’ai sentie que dans les premiers chapitres … Loin de moi l’idée de vous décourager de lire ce livre, ça reste un livre à lire dans sa vie. Si l’écriture de Kessel ne m’a pas emporté et que je ne lui ai pas trouvé non plus une superbe folle, on ne peut lui enlever la justesse des mots. Et j’ai relevé pas moins de cinq citations dans le livre ce qui est assez énorme.
C’est vraiment intéressant de sortir le nez des bouquins de cours et des faits théoriques, là on a l’impression de le vivre et d’avoir entre les mains le récit de la vérité, de l’intérieur. C’est aussi très paradoxal quand on sait que la résistance ne représentait que quelques pourcents de la population, une toute petite minorité, on a ici l’impression que c’est le peuple entier qui résiste à l’occupant ! Ils sont partout avec une organisation presque infaillible et une force de caractère surhumaine, on peut qu’être admiratif. L’auteur fait d’ailleurs une cassure claire entre la l’Etat français de Pétain et la France. Sa France, sa France libre ! La vraie France et les résistants, ses français. On ressent vraiment une exactitude dans les faits, on sait qu’on a entre les mains, de l’information intelligente. Kessel a écrit ce livre en 1943, à Londres tandis qu’il faisait parti des Forces Françaises Libres et il a, dans le même temps, rédigé les paroles du Chant des partisans avec son neveu Maurice Druon.
Un bel hymne à la Résistance et aux Français avec un grand « F », des hommes et des femmes plein de courage, prêt à tout sacrifier pour sauver la nation. C’est un ouvrage à lire pour qui s’intéresse à cette période ou tout simplement pour comprendre, savoir ce qui s’est passé. Un livre qui nous montre toute la fierté que l’on peut ressentir pour cette France là, la vraie France, la France libre.
Un livre sur lequel j’ai avis mitigé, alors que je m’attendais à tout sauf à ça. A vrai dire, je ne même pas trop quoi raconter sur ce que j’ai ressenti lors de ma lecture puisque je n’ai, justement, pas ressenti grand-chose. J’aime l’Histoire, la Seconde Guerre mondiale, ce livre sur la résistance était donc un passage obligé.
Au final, j’en ressors un peu déçue, je pense que j’en attendais trop. La préface est vraiment intéressante, je l’ai même lu jusqu’au bout, ça ne parait rien mais, moi qui lit une préface jusqu'au bout, nous sommes à la limite du miracle. Elle est courte, seulement quelques pages, et montre bien les dilemmes qu’a eu Kessel pour écrire ce livre. Il nous explique notamment qu’ « Il n’y a pas de propagande en ce livre et il n’y a pas de fiction. Aucun détail n’y a été forcé et aucun n’y est inventé. » Je cite les premières lignes de cette préface car c’est très important de le savoir, ça nous permet de voir le livre comme un témoignage, ce n’est pas un roman. C’est peut-être en ça que ça m’a gêné, je ne sais pas trop. Le « roman » est divisé en 8 parties, j’ai adoré la première, la plus réussie à mon sens. Legrain est le personnage que j’ai préféré, le plus « humain » et un des seuls auquel je me suis attaché. Cette partie est celle qui m’a le plus émue et qui, à mon sens, avait le plus de puissance.
Après, c’est justement ce que je reproche au roman, j’ai trouvé que cette puissance allait en diminuant de plus en plus et, à la fin je ne l’ai plus du tout retrouvé. J’ai trouvé le livre assez répétitif au bout d’un moment et j’ai été au bord de l’ennui. Après, comme je disais, c’est un témoignage pas un roman à sensations et j’en suis bien consciente mais si la puissance romanesque n’étais pas là, le fait que ce soit un témoignage aurait du apporter la puissance du vécu. Or comme je l’ai dit, je ne l’ai sentie que dans les premiers chapitres … Loin de moi l’idée de vous décourager de lire ce livre, ça reste un livre à lire dans sa vie. Si l’écriture de Kessel ne m’a pas emporté et que je ne lui ai pas trouvé non plus une superbe folle, on ne peut lui enlever la justesse des mots. Et j’ai relevé pas moins de cinq citations dans le livre ce qui est assez énorme.
C’est vraiment intéressant de sortir le nez des bouquins de cours et des faits théoriques, là on a l’impression de le vivre et d’avoir entre les mains le récit de la vérité, de l’intérieur. C’est aussi très paradoxal quand on sait que la résistance ne représentait que quelques pourcents de la population, une toute petite minorité, on a ici l’impression que c’est le peuple entier qui résiste à l’occupant ! Ils sont partout avec une organisation presque infaillible et une force de caractère surhumaine, on peut qu’être admiratif. L’auteur fait d’ailleurs une cassure claire entre la l’Etat français de Pétain et la France. Sa France, sa France libre ! La vraie France et les résistants, ses français. On ressent vraiment une exactitude dans les faits, on sait qu’on a entre les mains, de l’information intelligente. Kessel a écrit ce livre en 1943, à Londres tandis qu’il faisait parti des Forces Françaises Libres et il a, dans le même temps, rédigé les paroles du Chant des partisans avec son neveu Maurice Druon.
Un bel hymne à la Résistance et aux Français avec un grand « F », des hommes et des femmes plein de courage, prêt à tout sacrifier pour sauver la nation. C’est un ouvrage à lire pour qui s’intéresse à cette période ou tout simplement pour comprendre, savoir ce qui s’est passé. Un livre qui nous montre toute la fierté que l’on peut ressentir pour cette France là, la vraie France, la France libre.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum