LES CHRONIQUES DE REN (Tome 01) PRISONNIER de Faith Kean

Un roman très long qui a le mérite d’avoir son propre univers mais qui manque de détails et de développements dans ses rares moments d’action et a contrario qui traîne des longueurs dans des passages qui auraient mérité d’être plus courts.

Ren est un jeune lycéen, champion d’athlétisme et partageant la vie de parent aimant. Un jour cependant, cette vie idyllique se voit faucher par un être mystérieux qui enlève Ren et l’emmène dans un sombre endroit. Il s’agit du Royaume d’Infeijin où les humains sont vendus comme esclaves ou comme garde manger à des vampires. Le hasard veut que Ren devienne l’acquisition du jeune prince de Ferin, un guerrier imbu de lui-même.

J’attendais une épopée fantastique faite de combats, de voyages et de découvertes d’un univers sombre et unique. « Les chroniques de Ren » réserve quelques moments d’action, quelques moments de voyage mais finalement les moments d’action, à savoir le plus souvent quand le personnage principal se met en danger, sont très courts et ont tendance à se résoudre très vite. C’est dommage, car l’univers décrit est vraiment très intéressant : un royaume vampirique où le soleil n’existe pas, où des lunes de jour et de nuit sont vénérées à l’image des Dieux qu’elles représentent, un univers proprement fantasy, peuplés de créatures immenses, des personnages contrastés et forts du côté des vampires notamment, un peu moins pour Ren l’humain, tout une culture vampirique faite de croyances, de magies et de plaisirs homosexuels car les femmes sont rares et ne peuvent être celles d’un seul homme, un royaume où l’être humain n’est qu’un jouet, une source de chasse, un repas, au mieux un esclave. L’humain n’est rien d’autre qu’un animal.

C’est dans cet univers sombre et dangereux qu’évoluent nos héros, Ren et Ryhaïgarhad (Ryhad). Deux personnages qui n’ont rien en commun, qui noue très vite une relation tendue et conflictuelle, un jeu du chat et de la souris pour aboutir à quelque chose de plus intime. Ren, le personnage humain de l’histoire, ne se laisse pas démonter par ces monstres aux yeux rouges, il répond, ose provoquer et ne tient pas à leur laisser la seule chose qu’il lui reste : sa dignité. Du coup, il accumule les ennuis, les attire même, est – ce du courage ou du suicide ? C’est à en douter parfois car le personnage en joue un peu trop. Il doit s’adapter à ce nouveau monde qui est désormais le sien en tentant d’y survivre. Ryhad est quant à lui le personnage fort, le guerrier, dominateur, provocateur, il s’amuse à titiller Ren avec ses allusions sexuelles et est surpris par cette petite chose humaine qui ne manque pas de courage pour oser l’affronter et apprécient finalement ses réparties. Il a des défauts mais se montre aussi conciliant et juste quand il le faut.

Du côté des personnages secondaires, ils sont nombreux et très importants, importants dans l’aide qu’ils apportent à Ren, importants l’avancée de l’histoire et importants dans ce qu’ils apportent : de la diversité ! Un Roi dur, un compagnon doux et à l’écoute, un serviteur fidèle et amical, un capitaine aimant la culture humaine, un maître des jeux atypiques et des Dieux charismatiques.

Du côté du style de l’écriture, ça se lit bien, ça foisonne de détails, l’univers est bien dépeint, assez riche. C’est dommage de ne pas l’avoir plus exploité dans le cadre d’une quête plus épique, dans l’avenir peut-être… L’auteure joue davantage sur les émotions que sur l’action, la relation Ren / Ryhad passe au premier plan dans ce premier opus mais la fin laisse entrevoir quelque chose de différent dans la suite. A voir donc !

En bref, un roman intéressant terni malheureusement par un peu trop de longueurs et un personnage humain qui en fait trop. Je suis toutefois curieuse de lire la suite !