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LA NUIT DE VALOGNES de Eric-Emmanuel Schmitt
Dim 31 Mai 2015 - 0:02
Résumé
Par une nuit orageuse, quatre femmes se retrouvent dans le château de la Duchesse de Vaubricourt. Don Juan, qui les a bafouées autrefois, sera jugé et devra réparer ses torts en épousant Angélique, filleule de la duchesse. À la surprise générale, le séducteur mythique accepte !
Par une nuit orageuse, quatre femmes se retrouvent dans le château de la Duchesse de Vaubricourt. Don Juan, qui les a bafouées autrefois, sera jugé et devra réparer ses torts en épousant Angélique, filleule de la duchesse. À la surprise générale, le séducteur mythique accepte !
150 pages
18 mai 2004
Magnard
5,20 euros
18 mai 2004
Magnard
5,20 euros
Re: LA NUIT DE VALOGNES de Eric-Emmanuel Schmitt
Dim 31 Mai 2015 - 0:04
Sur le mode de l’intertextualité, Schmitt nous offre une réécriture du célèbre Don Juan, légende espagnole rendue célèbre par le dramaturge Molière. Le résultat de l’oeuvre, lorsqu’elle est écrite à sa manière, est un mélange explosif d’amour, d’humour, de sensibilité et de dérision. Une pièce qui m’a beaucoup plu !
C’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié cette pièce, parce-qu’elle donne un regard différent sur le personnage de Don Juan, et que, une fois cette pièce lue, on ne peut plus lire Molière de la même manière. En outre, on peut se poser ce type de questions sur d’autres personnages classiques et connus. La réécriture est donc un thème très intéressant, que Schmitt a manié avec aisance, et qui ouvre une infinité de portes au lecteurs.
Je me doute que, ayant du lire rapidement cette pièce, j’ai du passer à coté de nombreux détails qui en font son originalité. Cependant, j’ai beaucoup apprécié, et beaucoup ri, en lisant cette nouvelle version de Dom Juan. Tout d’abord, parce-que Don Juan n’est plus exactement Dom Juan. Plus sensible, il accepte le mariage imposé comme sentence à son procès. Serait-il amoureux ? Serait-ce même possible d’imaginer un Dom Juan amoureux ? Non. Impensable…
Mais alors, qu’est-ce donc ? Comment toutes ces femmes, réunies dans un château pour faire le « procès de don Juan », et ne voulant que leur vengeance, ont-elles pu dompter ainsi ce « chasseur » de femmes ? Serait-ce encore de la comédie ?
Ce qui me plait, dans ce livre, est justement le fait que l’on passe une grande partie du temps, à se demander comment Don Juan peut être si soumis à la loi féminine. Bien sur, il n’a que ce qu’il mérite, et on doit imaginer que nous sommes dans le futur, que Don Juan n’est pas mort (puisque nous avons affaire à un nouveau livre, un autre Don Juan), et qu’il a continué, comme a son habitude, à avoir femme sur femme. On doit imaginer la colère de ces femmes, qui croyaient avoir son amour, n’ont été que trompées.
En Bref, on ne devrait qu’être heureux pour elle. Mais ce qui est ironique, c’est la manière dont Don Juan décrit sa rencontre avec les femmes. Presque de la même manière. Ainsi, les femmes seraient toutes fragiles, toutes prêtes à tomber sous son charme, et il les aurait toutes eues au cours de sa vie. Elles qui se veulent fortes face à lui, prêtes à lui donner la peine capitale (et donc à le marier), nous donnent finalement une version stéréotypée de la femme tombant sous le charme du beau jeune homme. En effet, dès qu’il s’approche d’elles, elles ne peuvent s’empêcher de se pâmer….
C'est donc très comique, et ce, tout au long de la pièce. L’art de Schmitt est d’avoir placé intrigue sur intrigue : dans la question du procès intervient le problème du mariage et de l’amour de Don Juan, et à travers ce mariage intervient un récit enchâssé qui évoque le passé de Don Juan. (attention, risque de Spoil… Ainsi, on découvre avec étonnement comment Don Juan a rencontré, un jour, un chevalier. Un homme avec qui il a passé du temps, et un homme… Avec qui il a tissé des liens. )
C’est donc une interrogation nouvelle que ce livre porte sur Don Juan : il s’intéresse sur la sexualité de notre héros. Que se passe-t-il si Don Juan rencontre un homme. Qui est véritablement Don Juan ? Car le point fort d’une réécriture, c’est qu’une oeuvre n’a plus de frontières. Bien sur, Don Juan a inspiré Schmitt. Mais si l’on oublie un peu les dates, on pourrait très bien imaginer le Don Juan de Schmitt avant celui de Molière. Car rien n’est défini. Le livre n’est pas cloisonné, mais le texte sort de ses frontières temporelles, et Don Juan est redécouvert, redéfini, et soulève de nouvelles questions.
C’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié cette pièce, parce-qu’elle donne un regard différent sur le personnage de Don Juan, et que, une fois cette pièce lue, on ne peut plus lire Molière de la même manière. En outre, on peut se poser ce type de questions sur d’autres personnages classiques et connus. La réécriture est donc un thème très intéressant, que Schmitt a manié avec aisance, et qui ouvre une infinité de portes au lecteurs.
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