Votre avis
- sissouPlume de cashmere
- Age : 48
Messages : 1003
Date d'inscription : 29/04/2013
Toulouse
Emploi/Loisirs : WTRAXS - CHU Toulouse
L'ULTIME RETOUCHE de Françoise Rey
Sam 24 Jan 2015 - 10:09
Résumé
La mort vient d'entrer dans cette maison calme, sans esbroufe, comme chez elle. La petite n'aurait pas pensé que ce pourrait être si simple, si discret, si élégant. Elle a vu des films où les gens se tordaient les mains, se jetaient à genoux, hurlaient leur douleur, s'adonnaient à une gestuelle insupportable et burlesque, ou bien demeuraient pétrifiés, anéantis, dans un grand silence tragique qui leur ouvrait les yeux et la bouche pour un cri d'épouvante muet, de révolte hagarde. Mais autour d'elle, il n'y a que des bruissements froufroutants, des glissements feutrés. Le monde va et vient, un monde de fantômes chuchotant aux chorégraphies ouatées, aux regards bienveillants. Des dames parfumées l'ont embrassée, Nanie lui a fait un thé au miel, la voisine sourit gentiment en disposant un bouquet d'arums, une flamme de bougie s'échevelle au passage des fleurs.
«Là, tout n'est qu'ordre et beauté.
Luxe, calme et volupté».
Justement, elle a travaillé sur cette poésie avant-hier, avec Mlle Pralon. Le joli professeur a parlé de sensualité, de doux engourdissement, de chaleur propice à la langueur. Il fait chaud ici aussi. Au pied du lit de sa mère, qui semble dormir d'un sommeil indifférent, la petite baisse la tête, pour sentir un peu d'air sur son cou. Il n'y a pas longtemps qu'elle a fait couper ses cheveux, sa nuque dégagée lui procure des sensations encore nouvelles, à la fois douces et rafraîchissantes. Elle a l'air de prier, de se recueillir, ou de s'abandonner à la peine pour laisser couler ses larmes. En fait, elle ne ressent rien qu'un étrange bien-être. Voilà. C'est arrivé. Une chose dont elle a si souvent rêvé !
L'enfance est derrière elle, l'adolescence âpre l'a remplacée, avec ses questions, ses rébellions, ses outrances. Cette femme jeune encore, lisse et froide sur son lit blanc, était devenue l'ennemie, l'éternelle insatisfaite, l'éternelle maladroite, la malvenue, une sorte d'intruse dans le nouveau monde à découvrir, une autorité rigide aux principes inflexibles. «Non, tu ne sortiras pas toute seule samedi ! Non, tu ne mettras pas de collant. Comment ? Un 2 en physique ? Et ce mot sur ton carnet : "Insolence" ? La télévision, c'est pour le trimestre ! Je suis seule à t'élever, moi, je dois veiller au grain !»
«Là, tout n'est qu'ordre et beauté.
Luxe, calme et volupté».
Justement, elle a travaillé sur cette poésie avant-hier, avec Mlle Pralon. Le joli professeur a parlé de sensualité, de doux engourdissement, de chaleur propice à la langueur. Il fait chaud ici aussi. Au pied du lit de sa mère, qui semble dormir d'un sommeil indifférent, la petite baisse la tête, pour sentir un peu d'air sur son cou. Il n'y a pas longtemps qu'elle a fait couper ses cheveux, sa nuque dégagée lui procure des sensations encore nouvelles, à la fois douces et rafraîchissantes. Elle a l'air de prier, de se recueillir, ou de s'abandonner à la peine pour laisser couler ses larmes. En fait, elle ne ressent rien qu'un étrange bien-être. Voilà. C'est arrivé. Une chose dont elle a si souvent rêvé !
L'enfance est derrière elle, l'adolescence âpre l'a remplacée, avec ses questions, ses rébellions, ses outrances. Cette femme jeune encore, lisse et froide sur son lit blanc, était devenue l'ennemie, l'éternelle insatisfaite, l'éternelle maladroite, la malvenue, une sorte d'intruse dans le nouveau monde à découvrir, une autorité rigide aux principes inflexibles. «Non, tu ne sortiras pas toute seule samedi ! Non, tu ne mettras pas de collant. Comment ? Un 2 en physique ? Et ce mot sur ton carnet : "Insolence" ? La télévision, c'est pour le trimestre ! Je suis seule à t'élever, moi, je dois veiller au grain !»
Poche
240 pages
Edition : Tabou
2 décembre 2013
16€
- sissouPlume de cashmere
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Messages : 1003
Date d'inscription : 29/04/2013
Toulouse
Emploi/Loisirs : WTRAXS - CHU Toulouse
Re: L'ULTIME RETOUCHE de Françoise Rey
Sam 24 Jan 2015 - 12:17
Mon avis :
Dans ce roman, Françoise Rey a mélangé polar et érotisme, mais je trouve qu'elle n'a pas assez mit le ton sur l'Erotisme dans ses pages.
Tout se passe dans un hôpital gériatrique où des patientes se suicident en sautant par la fenêtre (suicides ? meurtres ?). Ces morts dérangent.
C'est un pot pourri de vieilles femmes fatiguées par la vie, de membres du personnel au passé trouble, des infirmières assez «chaudes », une directrice à l'aspect morbide et bizarre ... Et il y a cette maudite canicule.
Un mélange noir entrecoupé de passages croustillants mais trop effacés à mon avis pour être classé en lit. Erotique.
Par contre j'ai trop "craqué" sur la couverture !!!
2,5/5
Dans ce roman, Françoise Rey a mélangé polar et érotisme, mais je trouve qu'elle n'a pas assez mit le ton sur l'Erotisme dans ses pages.
Tout se passe dans un hôpital gériatrique où des patientes se suicident en sautant par la fenêtre (suicides ? meurtres ?). Ces morts dérangent.
C'est un pot pourri de vieilles femmes fatiguées par la vie, de membres du personnel au passé trouble, des infirmières assez «chaudes », une directrice à l'aspect morbide et bizarre ... Et il y a cette maudite canicule.
Un mélange noir entrecoupé de passages croustillants mais trop effacés à mon avis pour être classé en lit. Erotique.
Par contre j'ai trop "craqué" sur la couverture !!!
2,5/5
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