OUBLIER CAMILLE de Gaël Aymon

Yanis a seize ans. L'âge où l'on est souvent empli de doutes. Il aime Camille depuis le premier instant où il l'a vue mais il ne sait pas comment lui dire. Il a envie d'elle mais ne sait pas comment s'y prendre. Il ne sait même pas comment l'embrasser, il n'ose pas. La force de l'amour l'emporte sur la transition entre l'enfance et l'âge adulte, il se sent complètement désarmé. Alors, il se pose tout un tas de questions : est-ce qu'il aime vraiment les filles ? Est-ce qu'il doit se raser, et puis comment on fait, ça aussi ? Comment faire le premier pas vers Camille ? Comment lui parler de ce qu'il ressent ? Entre autres. Des questions toute simple mais ce sont les plus délicates...

J'ai eu un peu de mal avec Yanis, le narrateur de ce court roman. Il s’apitoie beaucoup sur son sort, veut mourir pour un rien, se comporte de façon très immature... mais c'est ce qui le replace à son âge. C'est mon regard d'adulte qui ne le supporte pas mais je me souviens qu'à seize ans, rien n'est simple ! Un ado n'aura aucun mal à se retrouver en lui. De plus, c'est une bonne chose d'avoir le point de vue d'un jeune homme, et non d'une fille, ça nous (les filles) démontre qu'ils vivent cette passe difficilement eux aussi.
L'amour que Yanis porte en lui pour Camille le pousse à s'interroger sur des petites choses de la vie. Il se cherche, il passe de l'enfance à l'âge adulte avec ses propres expériences, ses propres doutes et peurs, tout en ayant du mal à trouver sa place. Il n'ose pas en parler à qui que ce soit, le lycée commence à être un fardeau pour lui, il trouve sa mère trop encombrante... jusqu'à ce qu'il trouve une oreille attentive, qu'il trouve le pardon nécessaire envers Camille et qu'il grandisse...

J'ai trouvé ce roman un peu trop court et je n'ai pas vraiment compris si Yanis était réellement avec Camille. Mais cette histoire d'amour est un beau prétexte pour situer un ado en pleine construction de lui-même, de l'adulte qu'il sera. C'est ce que j'ai envie de retenir de ce roman : qu'il décrit parfaitement une étape de l'adolescence qui n'est pas facile à vivre sans qu'il y ait de réels gros problèmes. Les sentiments sont décuplés à cette période de la vie, rendant les choses plus difficiles à gérer. Le message passe clairement malgré le peu de pages que comporte ce roman et c'est tout ce qui importe. J'ai beaucoup apprécié que la recherche d'identité soit autant mise en valeur, j'ai eu l'impression de me revoir ado et c'est ce qui me conforte dans l'idée que ce roman est un réel morceau de vie...