LES NUITS BLANCHES DU CHAT BOTTE de Jean-Christophe Duchon-Doris

Mon avis: nous sommes au XVIIème siècle. Une jeune fille est retrouvée assassinée. Elle est entièrement nue sous une cape rouge, une bouillie de galette et de beurre dans la bouche. L'enquête est confiée au procureur Guillaume de Lautaret, un jeune homme aussi perspicace que passionné. Il découvre que lorsqu'elle a été tué, elle sortait de chez Delphine d'Orgelet, une jeune aristocrate qui va aussitôt se passionner pour l'affaire. Bientôt, d'autres cadavres sont retrouvés. Un couple est étranglé, des petits cailloux blancs dans sa poche. Delphine soupçonne que la couleur de la cape et les petits cailloux ne sont pas anodins, et lui rappellent vaguement des contes entendus dans son enfance.

J'avais entendu beaucoup de bien de ce livre, et surmontant mon manque d'intérêt pour le genre policier, je me suis lancée. Je n'ai pas tellement accroché à l'histoire policière, très honnêtement. Par contre, jai beaucoup accroché au policier, ce qui est surprenant vu qu'il ne sert à rien. Il se laisse plus volontiers guider plus volontiers guider par sa braguette que par son flair, sans se départir de l'élégance de tout notable de l'époque, et j'avoue que le mélange m'a plu. Ce qui peut surprendre, c'est donc ces scènes de sexes plus qu'explicites, volontiers dominatrices ou voyeuristes, qui jalonnent le roman. Mais l'intérêt principal du roman est bien sûr ce tueur en série qui calque ses meurtres sur les contes de Charles Perrault, avec une précision et une cruauté remarquables, nous rappelant au passage que le Petit Chaperon Rouge est une pure histoire de morale sexuelle et le Petit Poucet des parents indignes... La seule déception pour moi revient justement à l'issue policière: l'identité du meurtrier ne m'a pas passionné plus que ça, ni même l'enquête d'ailleurs. L'ambiance, par contre, tantôt bestiale et tantôt féérique, m'a séduite.

Ma note: 4/5