MATTHIEU LE FILS de Jean Paul Belly

J’aime ne pas toujours me cantonner aux mêmes lectures. Mélanger les styles, les auteurs plus ou moins connus… C’est très important pour moi. J’ai eu la chance de découvrir ce livre grâce à un partenariat avec Les Editions « Les Joueurs d’Astres ». J’ai aussi pour habitude de lire des romans assez épais. Mais j’ai peut-être la « fâcheuse » tendance à survoler les passages de description. C’est quelque chose qui me lasse très vite, alors pour apprécier une œuvre, j’en lis généralement les grandes lignes. Mais quand on a un petit bouquin comme « Matthieu le fils » dans les mains, on va éviter de survoler ces passages. Et j’ai bien fait !

Dès les premiers paragraphes, le ton est donné : on se sent transporté dans un monde irréel, comme dans un conte, malgré l’implantation des lieu-et-date. Cela se passe dans le causse avant la Seconde Guerre Mondiale. Dès le début, lire ces paragraphes de description de l’environnement m’a donné raison : il ne fallait pas que je passe à côté d’une seule ligne. Jean-Paul Belly est doué pour donner une atmosphère particulière, tantôt douce, tantôt angoissante, tantôt glauque… J’ai souvent eu l’impression d’entrer dans un univers digne de Tim Burton, et ô que j’aime cet univers ! Alors, j’ai pris mon temps pour le lire. Comme si les mots étaient une délectation. Je suis consciente que l’atmosphère et l’écriture sont particulières, et que ça peut ne pas plaire à tout le monde, mais en ce qui me concerne j’ai été ravie d’avoir la chance de lire ce récit.

Bien entendu, l’atmosphère et les descriptions ne sont pas les seuls atouts du roman. L’histoire est très bien narrée, avec cependant peu de dialogues. Il y a régulièrement des retours en arrière, nous faisant notamment connaître des personnages décédés au moment du récit, comme le père de Matthieu, homme immonde qui battait son fils, et qui termina pendu ; des moments avec sa mère, femme rustre qui était incapable de montrer un brin d’amour à son fils… Et l’on fait, grâce à ces flashbacks, la connaissance d’une fille nommée Blanche, retrouvée assassinée un jour, le cœur arraché.

Et là où je vois vraiment le conte, hormis les descriptions de cette atmosphère relevant de l’imaginaire, c’est cette « bête blanche », comme une biche, qui apparaît comme par enchantement, mais surtout qui laisse un souvenir impérissable à ceux qui l’ont vue, sachant qu’elle ne se montre qu’à ceux qui l’ont connue.

N’hésitez pas à vous laisser entraîner dans cette histoire, poétique, sinistre, pas commune. Peut-être ne la ressentirez-vous pas comme un chef-d’œuvre (j’aurais aimé que l’histoire soit un peu plus étoffée), mais elle fait passer un excellent moment. Et les instants de description forcent notre imaginaire.

A noter : Jean-Paul Belly a été désigné comme Lauréat des 5èmes Gouttes d’Or du roman organisées par l’association « Du souffle sur la plume ». Et après avoir lu son livre, je comprends pourquoi.

Je remercie vivement les Editions « Les Joueurs d’Astres » de m’avoir confiée ce partenariat.

Mon avis:

Je dois dire que cette histoire est bien différente de mes lectures habituelles. Je suis toujours cantonnée aux lectures où les vampires sont très présent, alors ça m’a fait du bien de changer un peu d’univers, de découvrir un autre horizon même si l'on reste dans la tranche de l'imaginaire.

Dès le début, on se sent vraiment transporté ailleurs, comme si l’on était dans un autre monde. L’histoire se passe dans le Causse avant la deuxième Guerre Mondiale, l'été de 1938. On en apprend beaucoup sur Matthieu et de nombreux flashbacks sont intégrés à l’histoire, nous faisant découvrir d’autres personnages décédés au moment du récit. Nous faisons donc la connaissance des parents de notre héros qui lui apportaient peu d’amour et étaient très durs avec celui-ci.

J’ai trouvé l’atmosphère et l’écriture vraiment particulières, j’ai vraiment eu du mal à me mettre dans l’histoire. La description prime dans ce bouquin et cela m’a un peu déplu parce que j’apprécie beaucoup les dialogues dans un roman. Malgré cela, la plume de Jean Paul Belly reste séduisante. C’est indéniable, l’histoire est très bien narrée.

Ce qui m’a surprise dans ce livre est le fait qu’une bête blanche puisse apparaître et laisser un souvenir éternel aux personnes l’ayant vue. Matthieu en fait bien évidemment parti. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai juste adoré cette partie !

En résumé, je dirai que j’ai passé un bon moment avec cette lecture même s’il m’a manqué un petit quelque chose. Il est évident que je vous la conseille, vous serez à coup sûr transporté dans un autre monde.

Ma note : 3,75/5

Extrait: « Sous le manteau de la grande cheminée qui fonctionnait d'un bout à l'autre de l'année, un chaudron reposait sur un trépied. Matthieu se souvenait d'y avoir vu mijoter, du temps de la mère de Jeanne, de bien curieuses soupes aux ingrédients parfois inattendus. » Matthieu le fils, Jean Paul Belly