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LA BOHEME ET L'IVRAIE d'Ayerdhal
Sam 7 Jan 2012 - 17:12
Résumé
Imaginez un art qui stimule la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, la perception du mouvement et de l'espace, mais aussi les sentiments et les émotions, avec une telle finesse qu'ils deviennent vôtres. Imaginez des créateurs qui projettent leurs oeuvres au coeur de votre système nerveux, dans un spectacle où vous êtes tour à tour ou simultanément tous les personnages. Imaginez le pouvoir que cela confère à un artiste, pour peu qu'il sache le maîtriser. Maintenant imaginez que le plus talentueux d'entre eux, en proie au doute sur la société, son art et lui-même, soit décrété paria, et qu'il ne soit pas seul...
688 pages
MARS 2010
19 €
EDITIONS FLEUVE NOIRE
MARS 2010
19 €
EDITIONS FLEUVE NOIRE
- InvitéInvité
Re: LA BOHEME ET L'IVRAIE d'Ayerdhal
Mar 10 Jan 2012 - 22:17
Intrigue : Dans un avenir lointain, certains êtres humains développent la faculté de projeter des images, des sons, des sensations et bien plus directement dans le cerveau de leur interlocuteur. Cette technique est principalement exploitée sous la forme du kineïrat, l’Art Total. C’est du moins ce que pensent les citoyens de l’Homéocratie, à l’exception d’un jeune artiste marginal et rejeté par l’école kineïre, Ylvain. Dans l’unique dessein de pouvoir exprimer son art et ses idées, Ylvain, porté par un mouvement anarchiste appelé Bohême, va mettre en branle une véritable révolution sociale au sein de l’Homéocratie.
Encore un chef-d’œuvre de la part d’Ayerdhal ! Que de réflexions philosophiques et politiques sur la notion de pouvoir et ses utilisations et abus ! Que d’intelligence et de finesse dans le style et les idées ! On ne peut qu’admirer la profondeur des réflexions portées par l’ouvrage et l’aisance avec laquelle l’auteur le fait. Les aphorismes bohêmes donnés au début de chaque chapitre sont presque tous délectables.
Morceaux choisis : « La plupart des adultes poursuivent des rêves ou aimeraient avoir la force de le faire. Les enfants rêvent. Quelle que soit leur condition, soit-elle de misère, ils vivent une réalité dont la réalité n’est qu’un ingrédient et ils le font en toute conscience. D’aucuns appellent cela l’innocence, pourquoi pas ? L’enfant n’est coupable de rien, même pas de vieillir. Cet état d’innocence disparaît pendant l’adolescence, sous les coups de boutoir de l’éducation et des responsabilités, pour se perdre définitivement dans les miasmes du quotidien, et les rêves deviennent subconscients, ambitions. Mais certains résistent et échappent à la normalisation. Alors on les montre du doigt, on les pousse du pied : ce sont des rêveurs, des originaux, des idéalistes, des irresponsables, des fumistes, des asociaux, des fous ! Cela signifie-t-il pour autant qu’avoir des films plein la tête est un signe d’immaturité ? En ce cas, tous les artistes sont immatures et la maturité, outre son incomparable laideur est triste, bête et méchante. Aphorisme bohême »
« Il n’est pas facile de donner une définition correcte de la liberté. Au sens le plus vaste et le plus pointu du terme, la liberté est l’absence de contrainte. Il y a donc fort à parier qu’aucun être humain ne la connaîtra jamais, la palette des contraintes étant indiscutablement infinie. Mais si vous en parlez un jour avec quelqu’un qui a connu de près l’un de ses antonymes – ce n’est pas le choix qui manque -, vous vous apercevrez très vite que l’absence de liberté est plus intolérable que la présence de contraintes. Surtout ne vous contentez pas de ça, ne vous arrêtez pas là, continuez à lutter pour faire tomber les dernières barrières ! Simplement, veillez à ce que personne ne redresse celles que l’Humanité croit avoir déjà abattue. Aphorisme bohême »
Encore un chef-d’œuvre de la part d’Ayerdhal ! Que de réflexions philosophiques et politiques sur la notion de pouvoir et ses utilisations et abus ! Que d’intelligence et de finesse dans le style et les idées ! On ne peut qu’admirer la profondeur des réflexions portées par l’ouvrage et l’aisance avec laquelle l’auteur le fait. Les aphorismes bohêmes donnés au début de chaque chapitre sont presque tous délectables.
Morceaux choisis : « La plupart des adultes poursuivent des rêves ou aimeraient avoir la force de le faire. Les enfants rêvent. Quelle que soit leur condition, soit-elle de misère, ils vivent une réalité dont la réalité n’est qu’un ingrédient et ils le font en toute conscience. D’aucuns appellent cela l’innocence, pourquoi pas ? L’enfant n’est coupable de rien, même pas de vieillir. Cet état d’innocence disparaît pendant l’adolescence, sous les coups de boutoir de l’éducation et des responsabilités, pour se perdre définitivement dans les miasmes du quotidien, et les rêves deviennent subconscients, ambitions. Mais certains résistent et échappent à la normalisation. Alors on les montre du doigt, on les pousse du pied : ce sont des rêveurs, des originaux, des idéalistes, des irresponsables, des fumistes, des asociaux, des fous ! Cela signifie-t-il pour autant qu’avoir des films plein la tête est un signe d’immaturité ? En ce cas, tous les artistes sont immatures et la maturité, outre son incomparable laideur est triste, bête et méchante. Aphorisme bohême »
« Il n’est pas facile de donner une définition correcte de la liberté. Au sens le plus vaste et le plus pointu du terme, la liberté est l’absence de contrainte. Il y a donc fort à parier qu’aucun être humain ne la connaîtra jamais, la palette des contraintes étant indiscutablement infinie. Mais si vous en parlez un jour avec quelqu’un qui a connu de près l’un de ses antonymes – ce n’est pas le choix qui manque -, vous vous apercevrez très vite que l’absence de liberté est plus intolérable que la présence de contraintes. Surtout ne vous contentez pas de ça, ne vous arrêtez pas là, continuez à lutter pour faire tomber les dernières barrières ! Simplement, veillez à ce que personne ne redresse celles que l’Humanité croit avoir déjà abattue. Aphorisme bohême »
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