Votre avis ?
- InvitéInvité
ET RESTER VIVANT de Jean-Philippe Blondel
Ven 23 Déc 2011 - 10:59
Résumé
Le narrateur a vingt-deux ans. Il a perdu sa mère, son frère, dans un accident de voiture. L'histoire commence, il vient de perdre son père dans un accident de voiture... Seul désormais, il décide de vendre l'appartement familial et de partir avec ses deux plus proches amis : Laure et Samuel. Direction : Morro Bay, Californie. Morro Bay : une obsession nourrie depuis des années par la chanson de Lloyd Cole. La Californie : le pays mythique qui a marqué une génération. "Et rester vivant" raconte ce voyage initiatique. Entre fous rires et douleur. Découvertes, rencontres et retours sur le passe. Pour la première fois, Jean-Philippe Blondel se raconte. On retrouve sa douceur; on découvre son incroyable capacité de résistance. Et ce texte, qui fait définitivement le deuil, rend surtout un véritable hommage à la vie.
246 pages
1 septembre 2011
14,50 €
BUCHET-CHASTEL
1 septembre 2011
14,50 €
BUCHET-CHASTEL
Re: ET RESTER VIVANT de Jean-Philippe Blondel
Ven 23 Déc 2011 - 11:11
Deux mots de l'histoire...
Narration d'un passé entre la disparition de son grand-père et le temps heureux au sein d'une famille!
Mon avis
En premier lieu, à la lecture de ce roman, j'ai ressenti un certain malaise car je n'arrivais pas à en déterminer le genre, est-ce une autobiographie?
La narration employée par le "je" et le début du roman le laisse présager, mais il y a un tel détachement par rapport aux événements écrits et/ou vécus que le doute s'est installé!
Mis à part ce petit problème de positionnement, j'ai passé un bon moment!
Le style de l'auteur simple et épuré en font une lecture agréable. On s'immisce facilement dans l'histoire qui est d'une tragédie déconcertante. Pourtant, malgré cela, le sujet difficile est écrit avec une certaine légèreté.
Le narrateur (l'auteur?) y mèle une certaine autodérision face à la mort de son grand-père qui va être l'élément déclencheur de sa quète de liberté. Il fuit les responsabilités dans un voyage à travers les Etats-Unis, accompagné de sa future-ex petite amie et de son futur-ex meilleur copain.
Trois ados paumés,soudés par des sentiments d'amitiés mélés d'amours, allant où bon les mènent, cherchant certainement un idéal.
Ce passé là est interrompu par des passages mélancoliques où sont narrés les moments heureux avec sa mère, les dualités avec son frère et l'incompréhension face à un père distant et violent.
Un récit touchant, émouvant ainsi que troublant.
Raconté avec un tel détachement, qui parfois peut choqué, par un adolescent insouciant qui ne fait que vivre!
Extraits
p.25
" Jusque là, les seuls à m'épargner ce regard là, c'était laure et samuel.
Et là, paf, ils l'ont tous les deux. le mélange de pitié, de respect et de peur pour le gamin qui a survécu. Et la crainte ancestrale et irrationnelle du malheur -et si par hasard, il était contagieux, le gosse?
J'en ai vu qui me serraient la main et qui, ensuite, se l'essuyaient discrètement sur le pantalon."
p.52
"Je me demande s'il est des gens qui regardent les rubriques nécrologiques tous les jours et qui parient ensuite sur l'éventualité de la vente de la résidence principale."
Mon ressenti 7,5/10
Ce fut un livre voyageur!
- InvitéInvité
Re: ET RESTER VIVANT de Jean-Philippe Blondel
Mar 13 Mai 2014 - 20:15
Comment refait-on surface après de grands malheurs ? C’est une possible réponse que nous propose Jean-Philippe Blondel.
Le narrateur a 22 ans lorsqu’il perd son père dans un accident de voiture, après avoir perdu sa mère et son frère dans des circonstances similaires quelques années auparavant. C’est un récit autobiographique où l’auteur se détache de tout pathos, il ne veut pas qu’on le plaigne, qu’on lui fasse remarquer qu’il est orphelin.
Ayant le même âge, je me suis posé la question si ça m’arrivait, arriverais-je à refaire surface ? Est-ce que la perte de notre famille ne détruit pas l’envie d’avancer ?
Et pourtant, le narrateur réussira à monter cette pente raide. Grâce à ses deux amis, Laure et Samuel, il va s’évader, quitter tout ses repères pour mieux prendre du recul. Ils vont en Californie où leur voyage ressemble à un road trip, ils se soutiennent. Bien sûr, il y a un triangle amoureux mais il ne pose pas de problème, on l’accepte parce qu’ils se cherchent tous les trois. Ils sont à une croisée de chemins pour décider de leur avenir. D’ailleurs l’avenir, le narrateur y croit finalement : il sera instituteur et père de famille. Comme quoi on peut refaire surface même après de grands malheurs…
Ce que j’aime chez Blondel, c’est ce style. Des phrases simples mais puissantes. Des personnages humains et tellement touchants qu’on les voudrait comme amis.
Extraits :
Je ne veux aucune autre trace que celles qui s’incrustent dans la mémoire. (p.124)
Je sens les vagues intérieures qui attaquent les digues. (p.159)
C’est de ça dont j’ai envie.
D’une affirmation de l’existence. De m’installer dans la permanence. De prendre ma place dans la bataille fragile et pitoyable des êtres humains qui posent des fondations et montent des édifices en sachant pertinemment qu’un jour ou l’autre, tout disparaîtra. (p.191-192)
Le narrateur a 22 ans lorsqu’il perd son père dans un accident de voiture, après avoir perdu sa mère et son frère dans des circonstances similaires quelques années auparavant. C’est un récit autobiographique où l’auteur se détache de tout pathos, il ne veut pas qu’on le plaigne, qu’on lui fasse remarquer qu’il est orphelin.
Ayant le même âge, je me suis posé la question si ça m’arrivait, arriverais-je à refaire surface ? Est-ce que la perte de notre famille ne détruit pas l’envie d’avancer ?
Et pourtant, le narrateur réussira à monter cette pente raide. Grâce à ses deux amis, Laure et Samuel, il va s’évader, quitter tout ses repères pour mieux prendre du recul. Ils vont en Californie où leur voyage ressemble à un road trip, ils se soutiennent. Bien sûr, il y a un triangle amoureux mais il ne pose pas de problème, on l’accepte parce qu’ils se cherchent tous les trois. Ils sont à une croisée de chemins pour décider de leur avenir. D’ailleurs l’avenir, le narrateur y croit finalement : il sera instituteur et père de famille. Comme quoi on peut refaire surface même après de grands malheurs…
Ce que j’aime chez Blondel, c’est ce style. Des phrases simples mais puissantes. Des personnages humains et tellement touchants qu’on les voudrait comme amis.
Extraits :
Je ne veux aucune autre trace que celles qui s’incrustent dans la mémoire. (p.124)
Je sens les vagues intérieures qui attaquent les digues. (p.159)
C’est de ça dont j’ai envie.
D’une affirmation de l’existence. De m’installer dans la permanence. De prendre ma place dans la bataille fragile et pitoyable des êtres humains qui posent des fondations et montent des édifices en sachant pertinemment qu’un jour ou l’autre, tout disparaîtra. (p.191-192)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum