LE PENSIONNAT DES INNOCENTES de Angela Marsons

Comme souvent dans ce style de roman (et étrangement chaque fois que le personnage principale est une femme), on apprend à connaître Kim Stone, une policière au tempérament ombrageux et téméraire. Cependant, c'est ici un bon point puisque la psychologie de notre nouvelle amie est finement mise en place. Et double bon point, l'intrigue se calque parfaitement à son caractère de tornade pour comprendre cette femme au plus profonds de ses blessures. C'est d'ailleurs grâce à cela que notre inspectrice va pouvoir démêler les fils de ces meurtres, récents et passés. Et parlant de l'intrigue justement, j'ai particulièrement apprécié de pouvoir débusquer l'assassin en faisant fonctionner mes petites cellules grises, ce qui n'est hélas pas le cas dans tous les policiers, aussi bons et surprenants soient-ils. Et puis comme toujours, c'est l'occasion de secouer les bas-fonds de notre société pour constater avec dépit combien l'homme est un être vil et complexe tout à la fois. D'ailleurs, les passages où le tueur parle de sa propre vie, de ses actions et de ce qu'il ressent m'ont fait pensé à Richard Montanari où l'on retrouve cette même façon de procéder. A côté de ça, j'ai aussi apprécié la psychologie de ses collègues, tout aussi justement exécutée que celle de Kim, ainsi que celles des innocentes de ce pensionnat. Abandon, abus et souffrances, un voile est levé sous la plume de l'auteure qui pointe du doigt les dissonances qui règne dans le système sensé protéger et aider les orphelins et les reniés de la vie.