Votre avis ?
- InvitéInvité
CYRANO DE BERGERAC d'Edmond Rostand
Dim 16 Oct 2016 - 17:58
Résumé
La gloire d’Edmond Rostand est inimaginable aujourd’hui. Ses contemporains le tiennent pour le plus grand écrivain de tous les temps. On devrait encore savoir par cœur ces vers piaffants, cliquetants, étourdissants, à l’image de Cyrano, héros romantique et baroque, d’Artagnan amoureux. Savant fou tombé de la Lune ou ferrailleur éblouissant, si tous se reconnaissent en lui, s’il nous arrache des larmes, c’est parce qu’il est vrai, d’une profonde vérité humaine. C’est lui que Roxane aimait, son intelligence, son esprit. Cyrano est une part de nous-mêmes, le vengeur des humiliés et des offensés, des timides et des ratés de l’amour. À la fin de l’envoi, c’est toujours lui qui gagne.
288 pages
juin 2005
POCKET
juin 2005
- InvitéInvité
Re: CYRANO DE BERGERAC d'Edmond Rostand
Dim 16 Oct 2016 - 18:00
Mon avis : Cyrano de Bergerac s’ouvre sur une mise en abyme, car nous, qui lisons une pièce de théâtre, découvrons un public qui s’apprête à assister à une représentation. Nous sommes d’ailleurs en présence d’une joyeuse pagaille puisque s’y mêlent des spectateurs de haut rang – notamment un bourgeois qui, accompagné de son fils, prend tout cela très au sérieux – et d’autres qui sont là pour s’amuser et faire les pitres, ou encore Ragueneau, le pâtissier-rôtisseur qui dit idolâtrer le théâtre. Nous faisons ensuite connaissance avec les principaux personnages, et comprenons rapidement le but de l’intrigue : Roxane aime Christian, qui a une beauté sans pareil, mais malheureusement peu d’esprit. Christian est amoureux de Roxane, et voudrait tout faire pour la séduire. La jeune femme, qui est la cousine de Cyrano, confie ses sentiments à ce dernier, lui demande de devenir l’ami et protecteur de Christian, et qu’il n’ait jamais de duel, puisqu’il est cadet dans sa compagnie. Cyrano, qui est aussi épris de la jeune femme – mais se garde bien de le faire savoir à quiconque – accepte. Et il va même aller plus loin : il va proposer à Christian de lui prêter son éloquence. Mais c’est sans compter sur la perfidie du comte De Guiche…
Les personnages mis en scène sont absolument éblouissants. Cyrano a un panache et un charisme magnifiques, et il est également un poète qui manie la langue de Molière avec une verve sans pareil. Il a certes un nez proéminent, mais cela fait finalement son charme, surtout après sa fameuse tirade connue de tous. Il est aussi excessif, extravagant, extrêmement fier (« Plus fier que tous les Artabans », Acte II, scène 1), et veut être admirable en toutes circonstances. Il dit pourtant se sentir seul et laid, et refuse de déclamer ses sentiments à Roxane de peur qu’elle se moque de lui. Mais c’est finalement avant tout un homme amoureux, prêt à sacrifier son propre bonheur pour celui de celle à qui il voue ces sentiments. Roxane est donc la femme idéale : très jolie, intelligente, elle est même capable de supercheries dans l’intérêt de ceux qui lui sont chers. Elle est tout aussi attirée par son esprit que par sa beauté. Malheureusement, elle est loin de se douter que l’éloquence qu’elle pense être celle de Christian appartient en réalité à son cousin. Quant à Christian, il se qualifie lui-même comme « un bon soldat timide » (Acte I, scène 2). Son charme et son courage ne sont plus à prouver, puisqu’il est prêt à se battre pour venir en aide à un ami, mais on se rend rapidement compte qu’il ne serait rien sans Cyrano.
L’écriture d’Edmond Rostand est absolument incroyable. Je dois reconnaître que j’appréhendais un peu la lecture d’une pièce de théâtre en vers. En vérité, c’est intelligent, brillant, et en réalité très fluide. Et comme le texte est beau ! Parfois sérieux, par moments amusant, et d’autres passages sont très émouvants. Il y a un grand nombre de jeux de mots, notamment sur le nez de Cyrano, mais tous sont drôles et fins. Plusieurs citations ont retenu mon attention, de par leur beauté ou le message qu’elles délivrent. Et les paroles que l’auteur prête à Cyrano sont parfois bouleversantes. Dans cet ouvrage, il est également question de théâtre, de littérature, de poésie. Et la force de Cyrano ne se situe pas dans ses bras – bien qu’il soit cadet aux gardes –, mais bien dans son sens de la repartie. Cyrano de Bergerac est bien sûr une histoire d’amour, mais c’est aussi une histoire d’amitié, une histoire de courage et d’engagement, de guerre et de vengeance. Une pièce de théâtre qui saura toucher tous les âges et tous les types de public.
À recommander : À tous, sans exception.
Deux citations : « Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! » (Acte II, scène ; « Oui, ma vie/Ce fut d’être celui qui souffle – et qu’on oublie ! » (Acte V, scène 6)
Ma note : Coup de coeur
Les personnages mis en scène sont absolument éblouissants. Cyrano a un panache et un charisme magnifiques, et il est également un poète qui manie la langue de Molière avec une verve sans pareil. Il a certes un nez proéminent, mais cela fait finalement son charme, surtout après sa fameuse tirade connue de tous. Il est aussi excessif, extravagant, extrêmement fier (« Plus fier que tous les Artabans », Acte II, scène 1), et veut être admirable en toutes circonstances. Il dit pourtant se sentir seul et laid, et refuse de déclamer ses sentiments à Roxane de peur qu’elle se moque de lui. Mais c’est finalement avant tout un homme amoureux, prêt à sacrifier son propre bonheur pour celui de celle à qui il voue ces sentiments. Roxane est donc la femme idéale : très jolie, intelligente, elle est même capable de supercheries dans l’intérêt de ceux qui lui sont chers. Elle est tout aussi attirée par son esprit que par sa beauté. Malheureusement, elle est loin de se douter que l’éloquence qu’elle pense être celle de Christian appartient en réalité à son cousin. Quant à Christian, il se qualifie lui-même comme « un bon soldat timide » (Acte I, scène 2). Son charme et son courage ne sont plus à prouver, puisqu’il est prêt à se battre pour venir en aide à un ami, mais on se rend rapidement compte qu’il ne serait rien sans Cyrano.
L’écriture d’Edmond Rostand est absolument incroyable. Je dois reconnaître que j’appréhendais un peu la lecture d’une pièce de théâtre en vers. En vérité, c’est intelligent, brillant, et en réalité très fluide. Et comme le texte est beau ! Parfois sérieux, par moments amusant, et d’autres passages sont très émouvants. Il y a un grand nombre de jeux de mots, notamment sur le nez de Cyrano, mais tous sont drôles et fins. Plusieurs citations ont retenu mon attention, de par leur beauté ou le message qu’elles délivrent. Et les paroles que l’auteur prête à Cyrano sont parfois bouleversantes. Dans cet ouvrage, il est également question de théâtre, de littérature, de poésie. Et la force de Cyrano ne se situe pas dans ses bras – bien qu’il soit cadet aux gardes –, mais bien dans son sens de la repartie. Cyrano de Bergerac est bien sûr une histoire d’amour, mais c’est aussi une histoire d’amitié, une histoire de courage et d’engagement, de guerre et de vengeance. Une pièce de théâtre qui saura toucher tous les âges et tous les types de public.
À recommander : À tous, sans exception.
Deux citations : « Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! » (Acte II, scène ; « Oui, ma vie/Ce fut d’être celui qui souffle – et qu’on oublie ! » (Acte V, scène 6)
Ma note : Coup de coeur
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum