LES LARMES DU DIABLE de C.J. Samsom

Résumé

Date de parution: 15 octobre 2004
Editeur: Belfond
Présentation: Broché
Nb. de page: 495 pages

Ma note 4/5.
J'ai adore!!! Ce livre nous offre un mélange de suspens, mysticisme sur un décor inquiétant et à la fois magnifique!! Un véritable périple au sein des mystères que recèle l'Eglise du XVe siècle.
Je conseille très très vivement.

Mon avis :

Merci papillon pour l'avoir mis en LV

En Angleterre sous le règne d'Henri VIII, une adolescente Elizabeth Wentworth est accusée d'avoir tué son cousin Ralph en le poussant dans un puits. Elle s'enferme ensuite dans un mutisme profond. Son oncle Joseph mande Matthew Shardlake pour la défendre. Le juge accepte de reporter le jugement de 12 jours, grâce permise par l'influence du comte Thomas Cromwell, qui en contrepartie, demande dans le même délai à Matthew de retrouver la formule du feu grégeois - ce feu censé pouvoir brûler des flottes entières - afin de présenter cette arme au roi Henry et donc d'asseoir sa position (de plus en plus précaire) au côté du souverain.

On se retrouve donc avec deux intrigues en parallèle, ce qui permet de rebondir une fois d'un côté et une fois de l'autre, et donc coupe la monotonie. En plus, chacune de ces deux affaires doit être résolue dans un délai de 12 jours, ce qui presse l'action.

En plus, j'avoue que les deux intrigues sont bien menées, on ne se doute du coupable que très très très très tard (genre 4 pages avant la révélation et encore ! ). Cependant, j'ai trouvé la fin un peu abrupte, hop on trouve le coupable, et quatre pages plus loin, tout est emballé, plié, on ferme la boutique. Rapide ...

Sans compter que l'auteur n'hésite guère à tuer ses personnages (la hache, il aime bien) du coup l'enquête est ralentie et personne - ni l'avocat, ni nous - ne trouvons le coupable. Bon, certes, les assassinats ça s'est toujours fait, mais par moment, je me suis dit que l'auteur y allait un eu fort avec les meurtres quand même ... Je n'ai pas compté mais ça doit faire une bonne dizaine de mecs qui se sont faits zigouillés ... Bref.

J'ai bien aimé le fait que l'histoire soit narrée du point de vue de Matthew, ça permet de suivre les deux affaires avec son implication à lui, bon du coup ya plein de trucs qui ne sont pas révélés au lecteur, mais il y a toujours un bruit de rue pour l'apprendre à Shardlake (et donc à nous par la même occasion).

Concernant les personnages, il y en a une tripotée. On compte : Shardlake, ses domestiques, employés, collègues et amis, la famille Wentworth, Cromwell et ses domestiques, les suspects dans l'affaire du feu grégeois, les sources de ladite affaire, les bandits et j'en oublie mais à la louche facilement une trentaine de personnages qui se croisent et s'entrecroisent. De quoi nous faire tourner casaque ! Un peu trop de personnages donc, surtout qu'on aurait peut-être pu se passer de certains ...

Points négatifs : l'auteur ou le traducteur ne se sont pas embarrassés de notes de bas de pages, et ça manque beaucoup, parce qu'on est pas tous spécialistes du droit anglais du XVIe siècle, au du XVIe siècle tout court, donc il aurait été de bon goût d'expliquer un peu les multiples références historiques ou juridiques présentes dans le roman. J'avoue sans honte que je me suis embrouillée plus d'une fois, à ne pas comprendre qui était qui pour qui et qui avait le droit ou pas de faire quoi, d'ailleurs ça c'est quoi au juste ? Bref, un peu le bordel des fois

De même la note historique présente à la fin du livre aurait été bien placée au début, histoire de nous mettre un peu dans le contexte. Je déconseille cependant de la lire avant de débuter le roman parce qu'elle spoile affreusement la fin du bouquin.

De même, je m'interroge encore sur la présence de l'arbre généalogique des Wentworth présent en début d'ouvrage. Une grand-mère, deux fils, quatre petits-enfants, on peut s'y retrouver sans un arbre non ?

A noter que ce roman fait "suite" à "Dissolution" du même auteur. C'est une suite sans en être une, puisque le héros est le même mais l'enquête différentes, du coup "les Larmes du Diable" peut se lire de façon indépendante mais des fois, il y a des références à la rencontre précédentes entre Matthew et Cromwell. Pas très gênant cependant.

Ce sera donc un 4 parce que j'ai passé un très bon moment avec l'histoire, mais le manque de notes de bas de pages sur certains évènements historiques ou certaines notions juridiques, plus les quelques longueurs du roman lui font perdre un point.

Merci encore à Papillon pour ce livre voyageur que j'ai bien aimé car l'intrigue ou plutôt les intrigues sont très prenantes et l'immersion dans le Londres du XVIe siècle est totale.
Les personnages sont très intéressants : Un avocat bossu et qui essaye de cacher ses opinions religieuses, un homme de main jeune et intelligent, un maure apothicaire etc... Il y a d'autres protagonistes tout aussi passionnants. Notre avocat est appelé à défendre une jeune fille soupçonnée d'avoir tué son jeune cousin et qui refuse de se défendre et de parler. Dans le même temps il est appelé par Cromwell , ministre principal du roi Henri VIII, pour rechercher le feu Grégeois arme redoutable qu'il a promis au roi. Mais les enquêtes vont vite devenir des sacs de nœuds et de vrais hécatombes pour les témoins que cet avocat recherchent.
J'ai trouvé très intéressant de connaître l'époque troublée où se déroule la trame de cette histoire; les calculs politiques entre protestants et catholiques, ainsi que les conditions de vie très difficiles pour les pauvres.