HAITI, 12 JANVIER 2010 : CHELLO, MON TIMOUN, MA BONNE ETOILE de Caroline Via

Les livres biographiques sont toujours poignants, et me laissent toujours en proie aux émotions intenses qu’ils ont suscités.
C’est le cas pour ce livre, où Caroline, une jeune femme banale, qui vit une vie normale, si on excepte le caractère compliqué de la procédure d’adoption dans laquelle son mari et elle se sont engagés, nous compte leur parcours, leur arrivée à Haïti pour découvrir l’enfant qui viendra bientôt grossir leur famille, Chello.
Et malheureusement pour eux, ce qui aurait du être un moment unique, plein d’émotions et de joie, se transforme en cauchemars.

On a tous encore en tête les images d’Haïti dévastée par le tremblement de terre de ce 12 janvier 2010. Je me souvenais encore des journaux télévisés qui racontaient ensuite la lutte des parents français dont les enfants en cours d’adoption étaient bloqués à Haïti faute d’infrastructures encore opérationnelles, et qui tremblaient à l’idée des conditions de vie de leurs enfants de coeur.

Caroline exprime bien tout cela. Cette peur face au danger, cette angoisse de l’avenir : si le sol tremblait encore? Et si Chello tombait malade? Si on l’empêchait de quitter le sol haïtien pour cause de procédure en cours.
Son immense chance fut d’être avec son mari dans les premiers français évacués. Et à ce moment là, le problème des enfants en cours d’être adoptés n’étaient pas encore en cours.

Mais malgré son titre, tout le livre ne se base pas sur ce jour terrible. Il commence avec cette envie de la jeune femme et de son époux d’adopter un enfant. Le parcours du combattant, la constatation des complications, la recherche de pays pour qui le fait de vouloir adopter alors qu’on peut avoir des enfants (elle en a 2) n’est pas un soucis.
Puis, les démarches à Haïti, la joie lors de l’annonce de la crèche haïtienne qu’un enfant, Chello, les attends, les premiers coups de fils…
Et l’envie, bien légitime, de rencontrer « en vrai » leur futur enfant, l’arrivée à Haïti, le choc des cultures, l’émotion devant la confiance de Chello pour eux…

Le tremblement de terre et ses suites ne prennent qu’une petite seconde moitié du livre.

Car Caroline a décidé d’offrir là un témoignage d’amour. D’amour pour Chello, certes, mais surtout pour Haïti, pays si maltraité qu’elle a apprit à aimer, et c’est cet amour qu’elle cherche à transmettre au fil des pages!

J’ai souris, j’ai beaucoup pleuré. De joie, mais aussi de peine. Ce livre m’a bouleversé, et j’en suis ressortie groggy, en ayant l’impression d’avoir tout vécue.