L'EMBAUMEUR DE MONTMARTRE de Fleur Hana

L’embaumeur de Montmartre est une réédition augmentée du titre Rose de Fleur Hana sorti en 2015. C’est un tome unique bien que beaucoup ait réclamé une suite à l’auteur qui n’est pas contre l’idée, mais qui pour l’instant n’a pas encore trouvé le temps de pouvoir faire des recherches pour ce type de roman. Mais comme elle le dit elle-même : “il ne faut jamais dire jamais…”

Nous suivons lord Spencer Fitzwilliam envoyé par l’agence ROSE à Paris pour retrouver le meurtrier hors du commun qui y sévit et qui a un goût prononcé pour les danseuses de cabaret. Spencer est le lord anglais par excellence : tiré à quatre épingles et à l’éducation rigoureuse des familles nobles anglaises. Il déteste être sur le terrain, mais l’agence ROSE manque de personnel et sa directrice, qui est aussi sa mère, veut que ce soit lui qui se charge de cette affaire. Une autre personne enquête également, Rosaline Leprince, surnommée Rose par ses proches. Elle est officiellement la secrétaire du rédacteur en chef du journal La Petite Gazette mais, officieusement, elle est journaliste et est obligée de signer ses articles d’un pseudonyme masculin car en 1890, les hommes ne sont pas encore prêts à laisser une femme être autre chose qu’une épouse. Rose ambitionne de résoudre la vague de crime pour enfin être reconnue comme la première femme journaliste de Paris. La rencontre entre ces deux protagonistes aux antipodes l’un de l’autre est des plus explosives mais ils vont vite s’apercevoir que l’union fait la force surtout lorsque le meurtrier se révèle plus monstrueux qu’ils ne le pensaient.

J’ai adoré ce roman !! L’ambiance de l’époque et notamment des cabarets est bien retranscrite, et l’intrigue est vraiment originale. L’auteur n’est pas tombé dans la voie de la facilité en nous livrant une créature dont je n’avais jamais encore entendu parler en guise de tueur. Un vrai petit air de fraîcheur pour le genre imaginaire. D’ailleurs, certains chapitres lui sont consacrés sans jamais dévoiler son identité. Spencer est très attachant. En fait, j’ai un faible pour les lords anglais dans la littérature depuis ma rencontre avec M. Darcy dans Orgueil & Préjugés de Jane Austen. Je soupçonne d’ailleurs Fleur Hana de s’en être inspiré car le nom de famille de Spencer, Fitzwilliam, n’est autre que le prénom de M. Darcy. J’ai eu un peu plus de mal avec Rosaline qui m’a agacée par moment. Je sais bien qu’elle mène son combat de femme indépendante dans un monde d’hommes mais à certains passages, j’avais plus l’impression d’avoir à faire à une femme capricieuse qu’à une femme luttant pour améliorer sa condition. Heureusement, elle se rattrape à peu près au milieu du livre, elle arrête ses caprices et devient un peu plus mature à mon goût. J’ai beaucoup aimé également le père de Rosaline, Anatole, qui, pour moi, est aussi un personnage clé dans la réussite de la capture du meurtrier et du rapprochement entre sa fille et le lord anglais. J’ai vraiment apprécié comment l’auteur à relier ses différents personnages et tisser une intrigue bien ficelée. La plume de Fleur Hana est fluide, les mots coulent tout seul, ce qui donne un confort de lecture très appréciable. Si, un jour elle arrive à écrire la suite, je serai au rendez-vous.

Ma note : 5/5 !!