AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
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AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Dim 27 Fév 2011 - 13:42
Résumé
Londres, 1889. La guilde d'Ae protège les aethrynes depuis des siècles pour qu'elles se consacrent à leur tâche : garder piégés dans leur ombre de sinistres monstres avides de massacre, les gothans. Lorsque la secte des némésis s'attaque à ces prêtresses, l'organisation est ébranlée par la traîtrise de plusieurs agents d'importance. Les traqueurs William, Christopher et Heinrich, qui sont chargés de la protection de lady Eileen pour une nuit, n'imaginent pas les enjeux de la chasse dont ils feront bientôt l'objet. Mais dans l'ombre d'Eileen, attentif, « Il » sait ce qui est sur le point de se jouer.
421 pages
11 janvier 2011
18,90 €
ÉDITIONS DU RIEZ
11 janvier 2011
18,90 €
ÉDITIONS DU RIEZ
- InvitéInvité
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Dim 27 Fév 2011 - 15:17
Bonne lecture aux futurs sélectionnés. J'ai déjà prévu de l'acheter !
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Lun 21 Mar 2011 - 18:57
Wahou, wahou, whaou. Trois mots qui sont sortis de ma bouche après la lecture de ce roman. Je connaissais déjà un peu l'histoire et l'auteur pour avoir fait partie pendant un temps de l'aventure Cocyclics. Même si je savais que Syven avait un grand talent, j'étais loin de me douter que ce roman ferait partie de mes coups de coeurs de Mars 2011.
J'ai vraiment adoré ce roman. Tout d'abord la couverture est sublime. Elle représente très bien l'idée que je me faisais de Eileen, une aethrynes, l'héroïne à mes yeux du roman.
Concernant le style de l'auteur j'ai été littéralement conquise. Le style est mur, travaillé, fluide et très agréable à lire. L'auteur sait manier les mots pour nous faire ressentir les émotions de ses personnages et ça c'est à mes yeux un très gros plus!
De l'histoire on se retrouve dès le début plongé dans une ambiance angoissante et sombre. En lisant ce roman j'ai même eu l'impression qu'il se déroulait toujours de nuit, tant l'ambiance est assez lugubre et froide. En même temps si vous cherchez un roman de bisounours, passez votre chemin. L'angoisse est omniprésente et l'aventure vous fera découvrir un univers riche et profond avec des créatures ( les gothans) et des personnages tous plus malsains les uns que les autres. J'ai d'ailleurs trouvé l'histoire très innovante sur son contenu et la manière dont c'est traité. Cela donne un peu de nouveauté à une époque où seuls les vampires se succèdent.
Des personnages c'est pareil. Ils sont nombreux et tous plus différents les uns que les autres. Point de vrais gentils dans ce roman dans le sens où chacun fera face à ses propres démons ou aux démons des aethrynes. J'ai beaucoup apprécié Eileen et William ainsi que leur relation qui évolue vraiment très lentement au cours du roman mais c'est tout à fait normal quand on découvre à quel point ils sont tous deux différents et qu'on découvre les péripéties auxquelles ils font faces.
En tout cas j'ai passé avec ce roman de merveilleuses soirées et je l'ai savouré jusqu'au bout. Très peu de temps morts, des personnages tous plus attachants les uns que les autres malgré leur côtés sombres, bref un vrai coup de coeur pour ma part!
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Lun 21 Mar 2011 - 20:10
je ne lis pas ta critique maintenant car je commence le livre la semaine prochaine =) je veux me faire ma propre opinion =D je la lirais après lecture
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Jeu 14 Avr 2011 - 16:27
Voilà ma critique =D j'espère vous faire envie =)
Alors d’abord je transmets tout mes remerciements au Clubdelecture et aux Editions du Riez ( pour la seconde fois ) pour m’avoir permis de faire la découverte de ce livre très intriguant aux premiers abords.
Dans un premier temps, j’ai trouvé la couverture très intrigante avec son fond noir et le simple petit cadre de feu qui entoure une dame à l’allure sombre, qui semble n’avoir aucune expression du visage ( une prêtresse ).
Ensuite bien sur c’est le résumé qui m’a beaucoup intrigué et m’a donné envie de lire ce roman. Le contexte m’a mi la puce à l’oreille car ici, contrairement à de nombreuses sorties littéraires, pas question de parler de vampires, donc ça change beaucoup.
Cependant, j’avoue avoir eu du mal à me lancer dans l’histoire, il m’a fallu un peu plus de cinquante pages pour commencer à m’habituer aux personnages, à l’ambiance, à l’histoire elle-même.
Le style, quant à lui, ne m’a pas posé de problème, l’écriture de Syven est très fluide et travaillée, il n’y a pas de difficulté dans le vocabulaire ou la tournure des phrases, c’est très agréable à lire, les pages filent toutes seules.
De plus, c’est un roman découpé non pas en chapitres mais en jour, comme si il s’agissait d’un journal de bord, ça change des traditionnelles découpes en chapitres.
Concernant le contexte, tout comme la couverture l’annonce, le roman est très lugubre, très sombre. On parle de monstres cachés dans l’ombre donc c’est le but, mais on peut aussi avoir l’impression que toute l’action ne se passe que de nuit ou alors par une journée sans soleil, sans éclaircie.
Lorsque je me suis habituée à l’histoire, que je ne confondais plus les personnages j’ai pu m’intéresser un peu plus à leur caractère. J’ai préféré le groupe des traqueurs qui défendait Lady Eileen à celui des Némésis ( camp adverse ). J’ai trouvé qu’on en apprenait d’avantage sur chacun d’eux au fil de la lecture, je pouvais par exemple ressentir les émotions de Lady Eileen se battant intérieurement contre le Gothan. Mais je n’ai pas trop aimé le traqueur Heinrich, je l’ai trouvé très arrogant, trop autoritaire et trop sur de lui comparé à William et Christopher qui étaient des personnages assez humbles je trouve.
Un détail que j’ai beaucoup apprécié dans le roman ce sont les passages en italiques donnant des explications sur les gothans, le travail des prétresses, etc. Ils m’ont été très utiles pour comprendre surtout le début du roman, après ce sont des petits plus.
En résumé, je ne classerais pas ce livre dans les coups de cœur de cette année car j’ai quand même eu beaucoup de mal avec le début, mais j’ai tout de même passé un très agréable moment donc il n’est pas loin du coup de cœur. L’auteur a beaucoup de talent et elle mérite d’être connue. J’espère pouvoir lire d’autres œuvres d’elle. Je recommande donc ce roman à n’importe qui car il est très abordable et aussi surtout à ceux qui voudrait changer des histoires de vampires.
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Jeu 14 Avr 2011 - 16:29
Je viens de lire ta critique Louve, je vois qu'on se rejoitn pour certains points =)
- InvitéInvité
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Sam 30 Avr 2011 - 10:32
vos critiques sur ce livre me font vraiment envie
de la même maison d'édition j'ai commandé coeur empoisonné
je vais devoir attendre juillet pour pouvoir le prendre
de la même maison d'édition j'ai commandé coeur empoisonné
je vais devoir attendre juillet pour pouvoir le prendre
- InvitéInvité
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Lun 6 Juin 2011 - 10:44
J'ai bien apprécié cette lecture dans l'ensemble. On sent tout le potentiel que possède Syven et j'ai hâte de voir comment son travail d'auteur va évoluer dans ses prochains romans. En plus c'est une personne vraiment sympathique.
Voici donc ma critique:
Même si ASLO ne figure pas dans mes coups de cœur de l’année 2011, il ne m’aura toutefois pas laissée indifférente (et pas forcément de manière négative). Pour un premier livre, Syven fait preuve de beaucoup de maîtrise.
L’auteur nous plonge dans un roman sombre aux accents d’uchronie. Le Londres de la fin du 19ème siècle est vraiment le cadre idéal pour cette histoire. La capitale anglaise avec son humidité, sa grisaille illustre très bien l’atmosphère oppressante et inquiétante qui imprègne les pages de ce livre. S’ajoute à cela la plume de Syven, fluide et élégante, ni trop compliquée ni trop simple. Le rythme est trépidant et les temps morts sont inexistants. Syven a su égrainer les révélations au fil de la narration (c’est une chose que j’apprécie plus que tout), ainsi notre intérêt est suffisamment éveillé jusqu’aux événements finaux.
L’histoire en elle-même tient la route et recèle de très bonnes idées. La meilleure étant bien évidemment celle des Gothans, créatures obscures et terrifiantes qui vivent dans l’ombre et qui sont contrôlées par les aethrynes. La relation entre l’aethryne et son gothan est très forte, très douloureuse, surtout pour l’aethryne qui mène une vie des plus austères, constamment en alerte pour éviter que le gothan prenne le dessus. Eileen, l’aethryne que nous suivons, est loin d’être quelqu’un auquel on s’attache, mais lorsqu’on prend conscience du poids de sa responsabilité, finalement on devient plus tolérant, au point d’éprouver même de la pitié. Alors qu’elle s’épuise à contrôler son Gothan, un autre danger la menace. La secte des némésis enlève les aethrynes pour récupérer leurs gothans et est bien décidée à mettre la main sur le gothan d’Eileen. L’objectif est de protéger Eileen, et la guilde d’Ae (qui recèle elle aussi bien des mystères) la place sous la protection de trois hommes, des traqueurs. William, Christopher et Heinrich forment un trio qui fonctionne bien, mais auquel je n’ai pas réussi à m’attacher.
C’est là où est tout le problème : l’attachement. Même si j’ai aimé l’ensemble du livre, j’ai eu néanmoins du mal à entrer dans l’histoire et à apprécier les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Le souci vient de la narration hachurée. On passe d’un personnage à l’autre avec parfois une telle rapidité, qu’on a du mal à se familiariser avec ces individus aux personnalités pourtant intéressantes. Bien sûr, ce genre de narration est efficace puisqu’on a un roman qui regorge d’action. Cela donne l’impression d’être dans un film où les plans se succèdent passant d’un protagoniste à l’autre. Ce n’est pas négatif, mais ça peut fatiguer la lecture et nous empêcher de nous concentrer sur les personnages.
Hormis ce petit hic, le livre a été un agréable moment de lecture que je conseille sans hésitation.
Syven est sans nul doute un auteur à suivre de près !
Voici donc ma critique:
Même si ASLO ne figure pas dans mes coups de cœur de l’année 2011, il ne m’aura toutefois pas laissée indifférente (et pas forcément de manière négative). Pour un premier livre, Syven fait preuve de beaucoup de maîtrise.
L’auteur nous plonge dans un roman sombre aux accents d’uchronie. Le Londres de la fin du 19ème siècle est vraiment le cadre idéal pour cette histoire. La capitale anglaise avec son humidité, sa grisaille illustre très bien l’atmosphère oppressante et inquiétante qui imprègne les pages de ce livre. S’ajoute à cela la plume de Syven, fluide et élégante, ni trop compliquée ni trop simple. Le rythme est trépidant et les temps morts sont inexistants. Syven a su égrainer les révélations au fil de la narration (c’est une chose que j’apprécie plus que tout), ainsi notre intérêt est suffisamment éveillé jusqu’aux événements finaux.
L’histoire en elle-même tient la route et recèle de très bonnes idées. La meilleure étant bien évidemment celle des Gothans, créatures obscures et terrifiantes qui vivent dans l’ombre et qui sont contrôlées par les aethrynes. La relation entre l’aethryne et son gothan est très forte, très douloureuse, surtout pour l’aethryne qui mène une vie des plus austères, constamment en alerte pour éviter que le gothan prenne le dessus. Eileen, l’aethryne que nous suivons, est loin d’être quelqu’un auquel on s’attache, mais lorsqu’on prend conscience du poids de sa responsabilité, finalement on devient plus tolérant, au point d’éprouver même de la pitié. Alors qu’elle s’épuise à contrôler son Gothan, un autre danger la menace. La secte des némésis enlève les aethrynes pour récupérer leurs gothans et est bien décidée à mettre la main sur le gothan d’Eileen. L’objectif est de protéger Eileen, et la guilde d’Ae (qui recèle elle aussi bien des mystères) la place sous la protection de trois hommes, des traqueurs. William, Christopher et Heinrich forment un trio qui fonctionne bien, mais auquel je n’ai pas réussi à m’attacher.
C’est là où est tout le problème : l’attachement. Même si j’ai aimé l’ensemble du livre, j’ai eu néanmoins du mal à entrer dans l’histoire et à apprécier les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Le souci vient de la narration hachurée. On passe d’un personnage à l’autre avec parfois une telle rapidité, qu’on a du mal à se familiariser avec ces individus aux personnalités pourtant intéressantes. Bien sûr, ce genre de narration est efficace puisqu’on a un roman qui regorge d’action. Cela donne l’impression d’être dans un film où les plans se succèdent passant d’un protagoniste à l’autre. Ce n’est pas négatif, mais ça peut fatiguer la lecture et nous empêcher de nous concentrer sur les personnages.
Hormis ce petit hic, le livre a été un agréable moment de lecture que je conseille sans hésitation.
Syven est sans nul doute un auteur à suivre de près !
- InvitéInvité
Re: AU SORTIR DE L'OMBRE de Syven
Mar 12 Juin 2012 - 12:28
Vous raconter l'histoire serait la dévoiler, et cela ôterait vraiment beaucoup à ce livre. Je vais plutôt vous raconter le contexte, les personnages (mais pas trop) et l'ambiance qui règne au fil des pages de ce roman.
On entre dans le fil de l'histoire par un court prologue, un an avant les événements (octobre 1888) qui ont retenus l'attention de notre auteur. Une jeune femme, Eileen, se cache effrayée et transie, après ce que l'on suppose être une course folle pour échapper à un ou de tortionnaires...
Cette entrée en matière a eu sur moi l'effet escompté, j'ai voulu tout connaitre, tout savoir. Mais, je m'attendais à lire ce qui lui était arrivé, avant ce prologue. Non, cette partie de l'histoire n'a finalement pas grand intérêt et la suite nous dévoile d'autres secrets, d'autres course-poursuites, d'autres frayeurs.
Frayeur le mot est juste. La frayeur d'Eileen et des compagnons que nous rencontrons un an plus tard n'a rien à voir avec celle connue dans d'autres livres fantasy. Ce roman pourrait rivaliser avec de nombreux thriller ! L'auteure nous abreuve de sang, de morts, de violence tout au long des pages. On est loin des petits livres fantasy guillerets où les héros se débarrassent de leur adversaire d'un petit coup de baguette. Ici, la mort frappe et les corps saignent. Les esprits sont torturés par des actes d'une violence malsaine. Tout est noir. Sombre. Et les ombres qui rodent s'avèrent pire que nos cauchemars.
En préface, une petite ligne m'a fait sourire : "Mentez à vos enfants. Dites-leur que les monstres ne se cachent pas dans l'ombre." (P9) Ce n'est qu'en lisant les lignes magnifiques de ce livre que j'ai compris où l'auteur nous emmenait avec cette courte citation. Et c'est exactement l'ambiance qui vous englobe dans les pages du bouquin. L'ombre grandit et vous tressaillez. Le monstre y est tapi. Sentez-vous sa présence ? Il est là, juste là. Ce bruissement discret... ce souffle sur votre cou... une fenêtre restée entrebâillée ?
Autour de cette noirceur, de ces monstres, il y a pourtant un autre décor. Un monde particulier : Londres en 1880. Un Londres Victorien, donc, avec ces femmes portants de grandes robes aux amas de tissu sur le haut (on dirait plusieurs jupes posées les unes sur les autres mais dans le même tissu), des corsets serrés au point de ne pas vraiment pouvoir respirer et des manches longes. Il ne faut plus voir le corps... les robes deviennent un tantinet hostiles. On imagine mal une demoiselle ainsi vêtue courir les rues de Londres ! D'ailleurs, cela ne court pas une miss. Cela s'évanouie... mais c'est une autre histoire. Les hommes de la bonne société portent le gilet, sous un costume sombre. C'est la belle époque, c'est de là que sont sortis les principales images de Dandys et autres Vampires-chics...
Le décor c'est aussi les rues, les monuments. Et l'auteure nous détaille tout cela, au point que l'on s'imagine très bien les lieux. C'est très visuel, jusque dans le macabre et les destructions, richement dévoilés.
Au milieu de tout cela gravitent cinq personnages principaux et bien d'autres que je tairais, afin de vous laisser le plaisir de les découvrir. En fait, je ne présente que les gentils... j'ai le droit de pratiquer un peu de manichéisme, de temps en temps, surtout que dans ce livre là, il n'y en a pas !
Eileen, femme superbe aux yeux pénétrants mais souvent distante et un peu froide. Elle est le centre de l'intrigue, l'aethryne que nos traqueurs vont devoir protéger. Ce terme désigne une sorte de prêtresse qui garde dans l'ombre un des dieux déchus : un Gothan. Ah, vous tiquez ? Vous pouvez... que vous dire sans dévoiler l'intrigue. L'auteure nous a concocté un mélange savant entre une religion biblique, quelques bribes d'hindouisme (Ganesh au milieu de Londres ! j'ai sourit) et d'autres références tout aussi savoureuses. Le tout saupoudré de mysticisme, bien sûr avec des fanatiques qui n'ont rien trouvé de mieux que de vouloir trucider notre belle prêtresse et redonner sa liberté à son Gothan. Quand je dis que tous les fous ne sont pas enfermés...
Christopher, jeune homme que l'on découvre marié et père, mais qui est surtout membre de la Guilde d'Ae où il exerce en tant que traqueur avec un talent de Kynésis. C'est à dire qu'il est capable de déplacer des objets avec son mental. Pas de chichi dans la magie utilisée, pas de rayons verts ou bleus. Ici, tout se passe simplement. Ces hommes ont des talents qu'ils mettent en œuvre sans artifice. Ce jeune homme m'a beaucoup plu par sa simplicité et ses doutes. Ses angoisses aussi.
Beaucoup moins sobre (c'était facile) Heinrich est un manipulateur : il peut par sa pensée obliger les autres à effectuer des actes, oublier des détails... Cela se révèlera fort utile au cours de cette aventure, comme tous les talents mis en avant par l'auteure. Toutefois, ce personnage n'est pas dans mes préférés. Sa débauche m'a laissé un peu pantoise. Je conçois qu'il ait des choses à oublier lui-même, mais je n'ai pas accroché, comme souvent avec ce genre de personnages se cachant dans des vices. Toutefois, je dois reconnaitre que son amitié et les rapports qu'il entretient avec William sont vraiment très bien présentés. La confiance qu'il met en son ami est troublante. Et non, je n'en dirai pas plus. Je sais, c'est frustrant... mais lisez donc !
Je viens d'aborder William. Ce personnage est en quelque sorte le phare du livre. L'histoire tourne dans la deuxième partie autour de lui. J'ai adoré sa souplesse, son caractère, son devenir aussi, bien que très sombre. La relation tendue entre lui et Eileen est un des points forts de l'histoire et j'aurais été déçue de voir apparaitre une romance.
Le dernier personnage que j'évoquerai, est Lisa. C'est pourtant une femme au rôle très secondaire. Toutefois, grâce à elle, l'histoire retombe un peu dans la simplicité, dans le naturel. Elle ne connait pas vraiment la Guilde, mais se doute bien qu'elle doit en rester éloignée pour sa propre survie. Son caractère entier va pourtant la pousser à des exactions qui lui couteront bien cher... Ce rôle est important dans cette histoire, car il donne une vision extérieure. Les habitants de Londres n'ont pas connaissances des événements qui se déroulent dans leur ville (Tremblement de terre ? !) et cette jeune femme apporte cet éclairage. Elle ne comprend pas tout et pourtant continue d'avancer, par amour, par cupidité aussi... C'est amené avec justesse.
Vous l'aurez compris, des personnages superbes, dans un univers morbide à souhait, avec une intrigue sympathique. Quasiment un coup de cœur, donc... il y a juste un détail qui laisse ce livre dans les belles découvertes.
Et ce détail, c'est le style ! Ah, moi qui prône les belles écritures, pour une fois, je vais mégoter... C'est superbement écrit, avec du souffle, des parties bien différenciées, une narration extérieure qui bascule suivant les paragraphes d'un personnage à l'autre. Jusque là, pas de souci. Non, ce qui m'a dérangé, c'est la richesse du texte. C'est extrêmement bien écrit, mais peut-être un peu trop. Du coup, cela manque de fluidité, de spontanéité, de naturel. Chaque mot semble avoir été choisi, mesuré, posé. Cela devient donc un peu lourd. Ce détail ne concerne pas l'ensemble du livre. Ce sont les passages plus "sentimentaux" qui sont concernés. Lors des moments d'action, cela s'efface. Mais c'est suffisant pour m'avoir pesé et ralenti dans ma lecture. J'avais par moment la sensation de lire un essai et j'avoue que si j'en lis de temps en temps, c'est avec le même recul, et en posant régulièrement le livre pour souffler.
C'est donc le seul petit bémol que j'ai trouvé, et c'est vrai que c'est bien maigre et tatillon...
Je ne reviens pas sur les personnages, et je terminerai cette présentation par un mot sur le temps. L'histoire se déroule en quelques jours : du 8 décembre 1889 au 20 décembre pour l'histoire principale... chaque journée est spécifiée, et les paragraphes sont découpés par des petites séparations, ou par des passages de textes venant en citation : Bible, encyclopédies diverses et variées, lettres, documents de cours... venant apporter un savoir sur les protagonistes de l'histoire. On apprend ainsi qui sont les aetrhynes, les Gothans, Ae, mais aussi leurs ennemis. Quelques rares flashbacks trouvent leur place dans l'histoire, mais comme pour l'ensemble, tout se lie, se noue et nous entraine...
Au final, Un livre superbe, qui frôle le coup de coeur de par une écriture trop riche... Un univers créé intégralement sur des bases fantasy et de mysticisme et vraiment très intéressant. Je vous le recommande et lui donne une note de 4,5/5
On entre dans le fil de l'histoire par un court prologue, un an avant les événements (octobre 1888) qui ont retenus l'attention de notre auteur. Une jeune femme, Eileen, se cache effrayée et transie, après ce que l'on suppose être une course folle pour échapper à un ou de tortionnaires...
Cette entrée en matière a eu sur moi l'effet escompté, j'ai voulu tout connaitre, tout savoir. Mais, je m'attendais à lire ce qui lui était arrivé, avant ce prologue. Non, cette partie de l'histoire n'a finalement pas grand intérêt et la suite nous dévoile d'autres secrets, d'autres course-poursuites, d'autres frayeurs.
Frayeur le mot est juste. La frayeur d'Eileen et des compagnons que nous rencontrons un an plus tard n'a rien à voir avec celle connue dans d'autres livres fantasy. Ce roman pourrait rivaliser avec de nombreux thriller ! L'auteure nous abreuve de sang, de morts, de violence tout au long des pages. On est loin des petits livres fantasy guillerets où les héros se débarrassent de leur adversaire d'un petit coup de baguette. Ici, la mort frappe et les corps saignent. Les esprits sont torturés par des actes d'une violence malsaine. Tout est noir. Sombre. Et les ombres qui rodent s'avèrent pire que nos cauchemars.
En préface, une petite ligne m'a fait sourire : "Mentez à vos enfants. Dites-leur que les monstres ne se cachent pas dans l'ombre." (P9) Ce n'est qu'en lisant les lignes magnifiques de ce livre que j'ai compris où l'auteur nous emmenait avec cette courte citation. Et c'est exactement l'ambiance qui vous englobe dans les pages du bouquin. L'ombre grandit et vous tressaillez. Le monstre y est tapi. Sentez-vous sa présence ? Il est là, juste là. Ce bruissement discret... ce souffle sur votre cou... une fenêtre restée entrebâillée ?
Autour de cette noirceur, de ces monstres, il y a pourtant un autre décor. Un monde particulier : Londres en 1880. Un Londres Victorien, donc, avec ces femmes portants de grandes robes aux amas de tissu sur le haut (on dirait plusieurs jupes posées les unes sur les autres mais dans le même tissu), des corsets serrés au point de ne pas vraiment pouvoir respirer et des manches longes. Il ne faut plus voir le corps... les robes deviennent un tantinet hostiles. On imagine mal une demoiselle ainsi vêtue courir les rues de Londres ! D'ailleurs, cela ne court pas une miss. Cela s'évanouie... mais c'est une autre histoire. Les hommes de la bonne société portent le gilet, sous un costume sombre. C'est la belle époque, c'est de là que sont sortis les principales images de Dandys et autres Vampires-chics...
Le décor c'est aussi les rues, les monuments. Et l'auteure nous détaille tout cela, au point que l'on s'imagine très bien les lieux. C'est très visuel, jusque dans le macabre et les destructions, richement dévoilés.
Au milieu de tout cela gravitent cinq personnages principaux et bien d'autres que je tairais, afin de vous laisser le plaisir de les découvrir. En fait, je ne présente que les gentils... j'ai le droit de pratiquer un peu de manichéisme, de temps en temps, surtout que dans ce livre là, il n'y en a pas !
Eileen, femme superbe aux yeux pénétrants mais souvent distante et un peu froide. Elle est le centre de l'intrigue, l'aethryne que nos traqueurs vont devoir protéger. Ce terme désigne une sorte de prêtresse qui garde dans l'ombre un des dieux déchus : un Gothan. Ah, vous tiquez ? Vous pouvez... que vous dire sans dévoiler l'intrigue. L'auteure nous a concocté un mélange savant entre une religion biblique, quelques bribes d'hindouisme (Ganesh au milieu de Londres ! j'ai sourit) et d'autres références tout aussi savoureuses. Le tout saupoudré de mysticisme, bien sûr avec des fanatiques qui n'ont rien trouvé de mieux que de vouloir trucider notre belle prêtresse et redonner sa liberté à son Gothan. Quand je dis que tous les fous ne sont pas enfermés...
Christopher, jeune homme que l'on découvre marié et père, mais qui est surtout membre de la Guilde d'Ae où il exerce en tant que traqueur avec un talent de Kynésis. C'est à dire qu'il est capable de déplacer des objets avec son mental. Pas de chichi dans la magie utilisée, pas de rayons verts ou bleus. Ici, tout se passe simplement. Ces hommes ont des talents qu'ils mettent en œuvre sans artifice. Ce jeune homme m'a beaucoup plu par sa simplicité et ses doutes. Ses angoisses aussi.
Beaucoup moins sobre (c'était facile) Heinrich est un manipulateur : il peut par sa pensée obliger les autres à effectuer des actes, oublier des détails... Cela se révèlera fort utile au cours de cette aventure, comme tous les talents mis en avant par l'auteure. Toutefois, ce personnage n'est pas dans mes préférés. Sa débauche m'a laissé un peu pantoise. Je conçois qu'il ait des choses à oublier lui-même, mais je n'ai pas accroché, comme souvent avec ce genre de personnages se cachant dans des vices. Toutefois, je dois reconnaitre que son amitié et les rapports qu'il entretient avec William sont vraiment très bien présentés. La confiance qu'il met en son ami est troublante. Et non, je n'en dirai pas plus. Je sais, c'est frustrant... mais lisez donc !
Je viens d'aborder William. Ce personnage est en quelque sorte le phare du livre. L'histoire tourne dans la deuxième partie autour de lui. J'ai adoré sa souplesse, son caractère, son devenir aussi, bien que très sombre. La relation tendue entre lui et Eileen est un des points forts de l'histoire et j'aurais été déçue de voir apparaitre une romance.
Le dernier personnage que j'évoquerai, est Lisa. C'est pourtant une femme au rôle très secondaire. Toutefois, grâce à elle, l'histoire retombe un peu dans la simplicité, dans le naturel. Elle ne connait pas vraiment la Guilde, mais se doute bien qu'elle doit en rester éloignée pour sa propre survie. Son caractère entier va pourtant la pousser à des exactions qui lui couteront bien cher... Ce rôle est important dans cette histoire, car il donne une vision extérieure. Les habitants de Londres n'ont pas connaissances des événements qui se déroulent dans leur ville (Tremblement de terre ? !) et cette jeune femme apporte cet éclairage. Elle ne comprend pas tout et pourtant continue d'avancer, par amour, par cupidité aussi... C'est amené avec justesse.
Vous l'aurez compris, des personnages superbes, dans un univers morbide à souhait, avec une intrigue sympathique. Quasiment un coup de cœur, donc... il y a juste un détail qui laisse ce livre dans les belles découvertes.
Et ce détail, c'est le style ! Ah, moi qui prône les belles écritures, pour une fois, je vais mégoter... C'est superbement écrit, avec du souffle, des parties bien différenciées, une narration extérieure qui bascule suivant les paragraphes d'un personnage à l'autre. Jusque là, pas de souci. Non, ce qui m'a dérangé, c'est la richesse du texte. C'est extrêmement bien écrit, mais peut-être un peu trop. Du coup, cela manque de fluidité, de spontanéité, de naturel. Chaque mot semble avoir été choisi, mesuré, posé. Cela devient donc un peu lourd. Ce détail ne concerne pas l'ensemble du livre. Ce sont les passages plus "sentimentaux" qui sont concernés. Lors des moments d'action, cela s'efface. Mais c'est suffisant pour m'avoir pesé et ralenti dans ma lecture. J'avais par moment la sensation de lire un essai et j'avoue que si j'en lis de temps en temps, c'est avec le même recul, et en posant régulièrement le livre pour souffler.
C'est donc le seul petit bémol que j'ai trouvé, et c'est vrai que c'est bien maigre et tatillon...
Je ne reviens pas sur les personnages, et je terminerai cette présentation par un mot sur le temps. L'histoire se déroule en quelques jours : du 8 décembre 1889 au 20 décembre pour l'histoire principale... chaque journée est spécifiée, et les paragraphes sont découpés par des petites séparations, ou par des passages de textes venant en citation : Bible, encyclopédies diverses et variées, lettres, documents de cours... venant apporter un savoir sur les protagonistes de l'histoire. On apprend ainsi qui sont les aetrhynes, les Gothans, Ae, mais aussi leurs ennemis. Quelques rares flashbacks trouvent leur place dans l'histoire, mais comme pour l'ensemble, tout se lie, se noue et nous entraine...
Au final, Un livre superbe, qui frôle le coup de coeur de par une écriture trop riche... Un univers créé intégralement sur des bases fantasy et de mysticisme et vraiment très intéressant. Je vous le recommande et lui donne une note de 4,5/5
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