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LA CHAMBRE de Françoise Chandernagor Empty LA CHAMBRE de Françoise Chandernagor

Dim 19 Juin 2011 - 15:20
LA CHAMBRE de Françoise Chandernagor 87544_2652084


Résumé

« Le tour de l'île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d'est en ouest, depuis la porte d'entrée jusqu'à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir - la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j'en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l'a composé ? Qui, surtout, a donné l'ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l'ignore... Et l'enfant ? Lorsqu'on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n'a-t-il pas crié ? Pourquoi s'est-il laissé couler ?
À l'origine du crime, qu'y avait-il ?
Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu'on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu'y avait-il "au commencement" ?»



300 pages
Editions Gallimard 2002
19,90 €
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Invité
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LA CHAMBRE de Françoise Chandernagor Empty Re: LA CHAMBRE de Françoise Chandernagor

Lun 20 Juin 2011 - 15:17
Mon avis :

Quand la petite histoire pourrait faire de l'ombre à la grande, l'homme se revêt sans scrupules d'un grand manteau d'inhumanité et enterre ses bas instincts dans un endroit secret, comme cette chambre de l'horreur où se déroule en huis-clos le récit de Françoise Chandernagor. Il y est question d'une période encore taboue de l'histoire de France, celle de la Terreur post-révolutionnaire.
Au commencement était l'indifférence, qui a rendu transparent un enfant aux yeux des adultes, au point de le laisser croupir sans le moindre état d'âme pendant trois ans dans cette chambre-prison dont il ne sortira pas vivant. Quelle faute avait-il bien pu commettre pour mériter pareil châtiment ? Uniquement celle d'être né fils de roi.
L'époque était au chaos, certes, mais cela ne convainc pas l'auteur du bien-fondé de tant de barbarie perpétrée sur un enfant sans défense. Dans un style dense, suffocant, sans le moindre pathos, où chaque mot semble taillé au scalpel, elle redonne vie à la chambre, personnage à part entière du livre. Cette chambre à la fois sordide et maternelle, dont les murs se fondent dans l'enfant et dont l'enfant devient les murs. Donnant naissance à une terrifiante entité à la fois minérale et organique.
Non, l'auteur n'est à aucun moment convaincue. Elle va jusqu'à convoquer les fantômes des morts qui ont participé à ce meurtre par indifférence pour les sommer de s'expliquer, à défaut de s'innocenter, à la barre du tribunal improvisé par ses soins. Indignation quand tu nous tiens...
On ne ressort pas indemne de cette lecture car le calvaire de cet enfant est loin d'être un fait isolé. Nous savons parfaitement que cette horreur continue aujourd'hui de faire tomber les enfants du haut de leur piédestal d'innocence. Des milliers d'autres enfants. Et l'on referme le livre le cœur empli d'amertume, désespéré de se sentir si impuissant. Les murs ne sont pas toujours ceux que l'on pense...

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