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Michou
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Plume de cashmere
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LE GONE DU CHAABA de Azouz Begag Empty LE GONE DU CHAABA de Azouz Begag

Dim 21 Oct 2012 - 15:44
LE GONE DU CHAABA de Azouz Begag Couv29406586


Résumé

Le Chaâba ? Un bidonville au bord du Rhône, près de Lyon, il n'y a pas si longtemps... Un amas de baraques en bois, trop vite bâties par ces immigrants qui ont fui la misère algérienne. Ici comme ailleurs, les éclats de rire des enfants résonnent dès le lever du soleil. Les " gones " se lavent à l'eau du puits et font leurs devoirs à même la terre. Mais chaque matin, ils enfilent leurs souliers pour se rendre à l'école avec les autres... Là, derrière les mots inscrits sur le cahier d'écriture, de nouveaux horizons apparaissent. Un monde de connaissances, de rêves et d'espoirs à découvrir. Premier roman d'Azouz Begag, Le Gone du Chaâba a connu un succès considérable et a été adapté au cinéma par Christophe Ruggia, en 1997.


256 pages
Editions du Seuil
1 mars 2005
6.37 €

Melusine
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LE GONE DU CHAABA de Azouz Begag Empty Re: LE GONE DU CHAABA de Azouz Begag

Mer 24 Oct 2012 - 13:04
Mon avis: Au Chaâba, il n’y a pas l’eau courante, on fait la lessive dans le Rhône, les camionnettes des prostituées jouxtent les terrains de jeux des enfants. Nous sommes dans la banlieue de Lyon, dans un bidonville où s’entassent les immigrés maghrébins, où les gones vendent des fleurs à la sauvette sur les marchés et s’agglutinent au fond des salles de classe pour qu’on ne voit pas leurs chaussettes sales et leurs fautes de Français. Car dans les années 1960, en France, on donne des leçons d’hygiène, de morale, dans une école obligatoire. Le jeune Azouz a décidé qu’il allait braver la fatalité de sa situation d’immigré: il fera mieux que les Français. Il sera premier de la classe. Mais difficile d’apprendre ses leçons dans une pièce unique où l’on vit avec tous ses frères et soeurs, difficile de passer par-dessus la honte d’être le “traitre” qui joue le jeu des Français de l’école, difficile de progresser quand on ne connaît certains mots qu’en arabe. Mais Azouz y croit, et ça marche: le bidonville vit ses dernières heures…

C’est une véritable leçon qu’Azouz Begag nous donne dans cette autobiographie romancée de son enfance. Une leçon de persévérance, de courage, de volonté. Le petit Azouz de cette histoire est un enfant qui refuse de subir la misère, l’ignorance, la violence dans laquelle il vit. Il comprend très vite que pour avoir le confort des Français, il faut vivre comme les Français et les battre à leur propre jeu. Hors de question de se stigmatiser tout seul: Azouz lit, apprend, se cultive, réfléchit et s’applique. Et ça marche. Et contrairement aux autres “gones” (gosses) du Chaâba, il ne voit pas cela comme une trahison à ses origines. Ses interlocuteurs se chargeront de lui montrer cela comme une richesse. L’histoire est donc profondément touchante. Mais ce que j’ai apprécié, c’est qu’elle ne se transforme ni en misérabilisme, ni en éloge républicain. La France et son école n’apporte à Azouz une place, à lui d’en profiter et de s’en servir d’escabeau social. Quant à la vie au Chaâba, elle donne lieu à des scènes toutes plus cocasses et plus hilarantes les unes que les autres, qu’il s’agisse de la lapidation des voitures des prostituées ou de l’accent à couper au couteau du père d’Azouz qui peine à comprendre qu’il passe en “sizim, la grande icoule”. En arrière plan, on devine la difficile ascension sociale d’une famille qui quitte un bidonville pour se retrouver en HLM, premier pas pour Azouz vers les prestigieux bancs du lycée Saint-Exupéry et vers le ministère qui l’accueillera quelques dizaines d’année plus tard.
Un livre qui fait du bien.

Ma note: 5/5
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