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Plume de cashmere
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LA FILLE SAUVAGE de Jim Fergus Empty LA FILLE SAUVAGE de Jim Fergus

Dim 21 Oct 2012 - 15:00
LA FILLE SAUVAGE de Jim Fergus Cover12


Résumé

En 1932, au coeur de la Sierra Madre, un chasseur de pumas fait une bien étrange capture : celle de la Niña Bronca, jeune femme appartenant à l'une des dernières tribus apaches vivant à l'état « sauvage » dans les montagnes. Devenue bête de foire, ligotée sur le sol glacial d'une cellule, elle ne souhaite plus qu'une seule chose : se laisser mourir.

C'est compter sans l'aide miraculeuse de Ned Giles, apprenti photographe, qui, accompagné d'une anthropologue, d'un étudiant et de deux éclaireurs indiens, va braver la mort et les dangers afin de ramener l'envoûtante sauvageonne parmi les siens.

480 Pages
5 Mai 2011
Éditions Pocket
7.60€ / 13,50$
se1ena
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Plume de cashmere
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LA FILLE SAUVAGE de Jim Fergus Empty Re: LA FILLE SAUVAGE de Jim Fergus

Dim 21 Oct 2012 - 15:01
Mon avis :

Il y a des livres qui sont arrivés dans ma PAL au fil des années, sans que je ne me rappelle pourquoi. Celui-là en fait partie. Même si je suis férue d'Histoire, je n'ai pas d'attirance particulière pour l'Histoire des Amérindiens. Ce fût une agréable découverte, même si ce roman ne m'a pas particulièrement subjuguée.

Au début, j'ai cru que ce serait l'histoire de la Niña Bronca, mais finalement, c'est plus celle de Ned Giles qui nous est racontée. Dès les premières pages, nous allons à la rencontre d'un vieil homme de 84 ans qui expose ses photos de jeunesses dans une galerie d'art. Une photo attire l'attention d'un homme fortuné. Sur le sol froid d'une prison mexicaine, gît une jeune Apache nue, les ombres des barreaux dessinant l'uniforme des forçats sur sa peau. Puis ce vieil homme se remémore, à travers ses carnets, là où tout a commencé. À 17 ans, pendant la Grande Depression, Ned se retrouve orphelin. Il décide de parcourir les routes avec son appareil photo, cherchant à se faire une place dans le milieu. Par un concours de circonstances, il se retrouve à être engagé par le petit journal local de la ville de Douglas qui organise une expédition en territoire Bronco-Apache, pour retrouver le fils d'un homme riche et influent qui a été enlevé par les Apaches. En chemin, il croise la Niña Bronca et, accompagné d'amis rencontrés durant son voyage, il se démène pour la ramener parmi les siens, au péril de leur vie, car les Apaches sont menés par un chef sadique et fou.

Au tout début, je trouvais que c'était long et durant les 100-150 premières pages je soupirais, dû au manque d'action. Puis, j'ai commencé tout doucement à accrocher et même là il y avait des longueurs. Mais le roman est intéressant de par son approche. On en apprend beaucoup, souvent en même temps que les personnages, sur la culture Apache, leurs moeurs, leurs lois, leurs coutumes et leurs histoires. On assiste aussi à toutes les atrocités commises par les Apaches, versus les Américains et les Mexicains, qui se livrent une guerre sans merci, déterminés à exterminer les Amérindiens, les Sauvages comme ils disent.

"Ils emportaient les bébés des Oeil-Blanc qu'ils venaient de tuer, les brandissaient par une jambe au-dessus de leurs têtes, les faisaient tournoyer comme de vulgaires bouts de corde. Puis ils les lâchaient brutalement pour qu'ils se fracassent le crâne sur les cailloux par terre. Les guerriers répondaient ainsi aux perfidies de l'Œil-Blanc et le monde était fou de vengeance. [...] Ma propre race, tout comme les Mexicains, assassine les Apaches depuis des siècles. Combien de bébés indiens, par exemple, ont-ils été massacrés par nos soldats ? Seules les atrocités des rebelles sont qualifiées de crimes. Alors que celles des conquérants, qui écrivent les livres d'histoire, sont reconnues comme nécessaires, héroïques même. Pire, elles illustrent une prétendue volonté divine. Quelle différence y a-t-il, en fin de compte, entre les soi-disant civilisés et les barbares ?[...] « Vous arrivez chez nous, Oeil-Blanc, avec vos armées, vos fusils, vos canons. Vous nous volez nos terres, vous massacrez tous les Indiens qui encombrent votre route, et vous parquez ce qui reste dans les réserves. Et ensuite vous nous demandez de nous battre loyalement ? Comment croyez-vous qu'une tribu de quelques milliers de personnes a survécu à trois cents ans de persécutions ? Comment avons-nous fait pour ne pas finir exterminés, comme vous dites si bien, chef ? Je vais vous le dire, moi : en oubliant d'être loyaux. Quant aux atrocités dont vous parlez, c'est vous, l'Oeil-Blanc, vous et les Espagnols, les Mexicains, vous qui avez montré comment s'y prendre.»" Bref, on se rend compte que la cruauté n'est pas exclusive à un camps ou à une couleur de peau et que les deux camps se rejette la balle de "qui a commencé".

Les personnages sont tous attachants et hors-normes à leurs manières. Il y a Margaret, une étudiante universitaire qui fait une thèse sur les Apaches et qui rêve de pouvoir faire ce qu'aucun Oeil-blanc n'a pu faire : les approcher et les étudier. Elle s'est donc enrôlée dans cette expédition avec sa raison, mais finalement c'est son coeur qui va guider ses pas. Et Tolley, un étudiant de Princeton, fils de riche, enrôlé dans cette expédition par son père qui espère faire de lui un homme, un vrai. Car Tolley est efféminé et homosexuel, ce qu'il clame haut et fort. En 1930 imaginez-vous donc! Les femmes et les homosexuels étaient loin d'avoir ce qu'ils ont comme droits aujourd'hui! Et Tolley est tout simplement délirant, plein d'humour et de ridicule, surtout quand Margaret lui donne la réplique. En fait, les trois compères (quatre devrais-je dire, si je compte le majordome de Tolley) sont très caricaturaux et à certains moments j'appréciais, d'autres pas. Pour ce qui est de la Niña Bronca, on la côtoie, on plonge dans ses pensées à quelques reprises, mais je n'ai pas ressenti d'affinité particulière, pas d'attachement envers cette jeune fille, hormis de la compassion.

Le style de l'auteur est fabuleux! Magique et poétique, il nous fait imaginer sans mal les beautés de cette région cuite par le soleil et humide lors des pluies. L'auteur semble passionné par les Amérindiens et ça se ressent durant la lecture. On perçoit une vraie documentation derrière ce récit, mais ce n'est pas amené de manière académique, ce que j'apprécie toujours au plus haut point. J'aime les romans historiques, mais il ne faut pas que j'aie l'impression d'avaler un manuel d'Histoire. Sa manière de raconter les légendes Apaches m'ont limites hypnotisée. Son alternance entre les carnets de Giles et les pensées de la Bronco-Apache est une bonne idée, car on alterne les deux manières différentes d'appréhender la vie. Mais ce sont les carnets de Giles qui sont dominants et j'aurais préféré que ce soit la Niña Bronca qui domine le récit.

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