MARIE ANTOINETTE, LA REINE FANTOME de Rodolphe et Annie Goetzinger

Mon Avis :

Le 5 octobre 1934, Baba, le chien de la peintre Maud de Brunhoe, tire sur sa laisse alors que sa maîtresse était en pleine création artistique. Il l’attire vers un lieu qu’elle ne connaît pas et qui lui fait froid dans le dos. Le 5 octobre 17.., la reine Marie-Antoinette reçoit une lettre (qui lui est remise par un petit chien semblable à Baba) dans laquelle on lui annonce que la foule arrive à Versailles et qu’il faut fuir au plus vite. Peu à peu, Maud de Brunhoe va faire de plus en plus de cauchemars, jusqu’au jour où elle pratique une séance de spiritisme avec des amis. Elle s’évanouie alors et entre en contact avec celle qui n’est autre qu’une des plus grandes reines de l’Histoire de France : Marie-Antoinette. Cette dernière va lui demander son aide. Mais comment sauver un fantôme sans passer pour folle vis-à-vis de ses proches, d’autant plus que Rémy – le fils de son défunt mari – est prêt à tout pour lui reprendre les biens qu’elle a reçu en héritage ?

Prétextant une bande dessinée ayant une thématique fantastique, Rodolphe et Annie Goetzinger nous font le plaisir de retracer brièvement la vie de Marie Antoinette : son arrivée à Versailles, ses problèmes personnels avec son mari (qui était davantage intéressé par les serrureries que par son règne), ses inquiétudes, sa relation extra-conjugale avec Axel de Fersen, puis la fin de sa vie et sa mise à mort. Mais pas seulement… En effet, dans ce récit, la dépouille de la reine n’a pas été enterrée au bon endroit, ce qui la condamne à errer pour l’éternité, à moins qu’une personne accepte de la sauver.

Maud se retrouve face à son beau-fils qui est prêt à tout pour récupérer l’héritage de son père : épouser sa belle-mère se révèle impossible, car il se heurte à un refus catégorique de la part de cette dernière, alors il va tout faire pour qu’un psychiatre diagnostique une démence chez elle. Cependant, notre artiste n’a qu’une idée en tête : venir en aide à Marie-Antoinette, avec laquelle elle va développer une réelle amitié. Nous croisons aussi quelques-uns de ses amis, mais l’histoire est surtout centrée sur cette peintre et la reine, qui sont toutes les deux des femmes au fort caractère, bien que plus d’un siècle les sépare.

En plus d’une trame narrative recherchée, les dessins ne sont pas en reste : en effet, le coup de crayon habile de l’illustrateur rend cette intrigue encore plus aboutie. On prend beaucoup de plaisir à s’attarder sur les dessins, à en regarder chaque détail. Cette bande dessinée est donc vraiment très élaborée, et il serait dommage de passer à côté de cet ouvrage splendide, d’autant par le fond que par la forme.

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