J'AVAIS DOUZE ANS de Nathalie Schweighoffer

Une collègue me l’avait prêté en 2003. J’ai tellement été marquée que je me le suis procuré pour être sûre de l’avoir à portée de main.
Cette histoire est ignoble. C’est la seule que je pourrai lire de ma vie, tellement son récit est intense. Son père fait partie de ces êtres abjects qui mériteraient de connaître la prison à vie, ou pire. Son histoire m'a prise à la gorge, au ventre. J'en ai fait des rêves, où j'intervenais et lui disais que j'allais la libérer de son père. C'est tellement ignoble ce qu'elle a vécu, pendant toutes ces années. De la part d'un père d'apparence tout à fait normale, simple. Comme quoi, les gens mauvais se cachent partout et sous n'importe quel aspect. Elle a connu ça pendant 5 ans… Et n’a pu se réfugier auprès de personne…
J’ai moi-même connu l’inceste avec mon père, mais ô merci, ce n’est jamais allé aussi loin. A cause de ça je me suis peut-être trop facilement identifiée à l’auteure. Mais c’est une lecture que je ne regrette pas, loin de là. Cela se lit très bien, outre le fait d’avoir les larmes aux yeux ou d’avoir envie de vomir, donc de faire des pauses. On souffre avec la pauvre Nathalie, et l’on souhaite que jamais cela n’arrive aux enfants autour de nous. Essayer de décrypter les signes chez les enfants…
Je me souviens lui avoir écrit une lettre à l’époque qui, au final, n’avait jamais été envoyée.
Mettre un 5/5, je ne sais pas… C’est le seul dans ce genre que j’ai lu et je trouve dur de dire de ce livre qu’il est génial ou culte…
S’il y a des intéressés, je peux le lancer comme livre voyageur, car il mérite vraiment d’être lu.

Mon avis

Une fois n'est pas coutume , il sera bref , et, puis ce sera juste quelques impressions livrées à chaud , car je sais pas trop comment l'écrire

Nathalie, s'est faite violée régulièrement par son père à partir de 12 ans, et, ce, pendant 5 ans

Son ton est rentre-dedans , elle nous apostrophe à plusieurs reprises, nous, lecteur, nous ordonnant de n'émettre aucun jugement , ni sur elle, ni sur sa mère
Précaution inutile, son témoignage est tellement insoutenable que l'on en reste muet d'horreur., et on se le prend en pleine poire

Elle s'adresse également aux victimes potentielles

La lecture m'a été insupportable, j'ai eu l'impression d'étouffer, j'ai bien souvent penser abandonner , puis, ai finalement continuer par à-coups

La seule bouffée d'oxygène sera à la fin , et, non pas pour la peine dont son père écopera

Comme elle nous l'écrit à un moment , j'ai , moi, la chance de pouvoir mettre ça de côté, et, de retourner à mes occupations , ce qui n'est pas son cas .

Ce témoignage sur l'inceste est horriblement poignant il me suffira amplement

Quand on lit ce genre de livre, je ne suis pas sûre qu'on le lise, comme s'il était banale, un jolie petite histoire, peut-être dramatique, qu'on conseillera ou pas, et qu'on finira par oublier sur son étagère. Non, ce n'est pas ce genre de livre-là. C'est UNE histoire, une histoire VRAIE, une histoire VÉCUE, avec tout ce que ça implique. Une histoire qui ne DOIT pas s'oublier. Parce qu'elle parle d'inceste, de violence, d'atrocité qu'on ne s'imagine même pas, nous qui avons la chance ne pas avoir connu ça.

Je viens de le finir et il est clair que même moi, qui ne suis pas du genre à m’effaroucher d'un rien, j'ai trouvé cette lecture difficile. Mais pas question de le fermer, de faire semblant, de ne pas plonger dans la terreur qu'elle a subit. Ce livre DOIT être lu. Comme le dit Nathalie, on doit entendre leurs cris silencieux, pour qu'éclate ce tabou et qu'on sauve ces personnes. Et malgré tout, même si on fait ça, on ne saura jamais ce que c'est réellement que de vivre ça. L'auteure l'écrit noir sur blanc, tandis que nous fermerons ce livre, qu'on oubliera en repartant dans notre quotidien, elle, elle verra ses images en boucle, encore et encore, sans jamais pouvoir oublier, jamais être tranquille.

Cette une histoire bouleversante, qui vous tient par les tripes. Vous lisez, vous pouvez imaginez la scène, les scènes, et vous êtes impuissants. Vous avez envie de l'aider, de croire avec elle que quelque chose va survenir, pour la sauver. Mais rien. Pendant cinq ans. Nathalie se sent salie, honteuse, coupable même. Elle n'a jamais vraiment quitté son enfance, mais n'est jamais vraiment devenue femme non plus. Emprisonnée à jamais de son passé, elle se libère pourtant de tous ces mensonges, de ce qu'elle voulait cacher, pour ne pas qu'on la juge. L'écriture est claire, simple, emprunte d'une colère et d'une haine certaine, forte. Elle en profite pour déclarer haut et fort ce qu'elle pense de ceux qui ne voient rien, qui n'insistent peut-être pas assez, de ces monstres aussi. Mais surtout, elle n'accepte pas le jugement. On ne peut que la comprendre, on ne la juge pas, comment le pourrait-on ?

Ce livre est dur, et on ne trouve du répit qu'à la fin. Je crois que c'est le genre de livre qu'il fait lire d'une traite, pour ne pas flancher, même si c'est éprouvant. Heureusement, Nathalie est une fille forte et ça aide aussi à lire. On se ligue avec elle, contre son père. Par ce livre, dans lequel elle appelle celles qui subissent la même chose à sortir du silence, j'ai appris que ce genre de monstres ne se contentent pas de les violer, ils les humilient, leur font croire qu'ils sont pareils, qu'elles ne valent pas mieux et même que c'est normal. Ils les poussent toujours plus dans la perversité, dans l'horreur et on se rend compte comme la justice est faible, combien il est inadmissible qu'on laisse ce genre de sadique en liberté. Ma conception de l'inceste ne sera plus jamais pareil. Chose rare chez moi, j'ai même eu la larme à l’œil et personnellement, j'avoue que j'aurais aimé qu'elle le plante, avec ce fameux couteau. Mais peut-être que la meilleure vengeance est effectivement de vivre bien, pour autant que ce soit possible.

Je remercie Nathalie, pour son livre, pour ce qu'elle nous livre, et ce combat doit continuer. Au 21ème siècle, il est grand temps que tout ça s'arrête pour de bon.

Ce livre raconte donc les viols incessants d'un père sur sa fille pendant 5 ans. 5 longues années de tortures, d'humiliations, de honte, de culpabilité. Et pour quoi? Pour satisfaire les désirs d'un pervers, d'un malade mental.

J'ai lu rapidement ce livre, une après-midi m'a suffit. Je n'ai pas pleuré, pas eu la larme à l’œil, juste un dégoût profond pour cet homme qui a détruit la vie de sa fille.

L'auteur nous demande de ne pas la juger, ni elle ni sa mère. Mais comment pourrait-on leur en vouloir?
Je comprends les gens qui ne voient rien, qui ne remarquent pas que l'enfant va mal. Car quand ça va pas, qu'on a honte comme ça, on sait très bien dissimuler tout ça au fond de nous
Je n'ai pas subit l'inceste, mais je connais la souffrance et la violence. Et j'ai longtemps caché tout ça sans qu'on s'en rende compte.

J'avoue que j'ai été choqué de voir jusqu'où la perversité de ce malade pouvait aller. Et tout ce chantage immonde qu'il a pu faire me dégoute.
Mais au final, en refermant ce livre, je le trouve juste pitoyable.

Comme Kreen, je ne peux le noter car ça serait mettre une note à un crime odieux.

En tout cas merci Kreen pour cette découverte et j'espère sincèrement que ce livre aura pu délier quelques langues