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Llhyn
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Plume de cashmere
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L'HOMME DE KIEV de Bernard Malamud Empty L'HOMME DE KIEV de Bernard Malamud

Mer 12 Aoû 2015 - 0:20

L'HOMME DE KIEV de Bernard Malamud 61nxsl10

Résumé

Yakov Bok quitte son village et s'installe à Kiev. Il aspire à une vie meilleure : un travail, un avenir, du temps pour lire ou pour rêver. Lorsqu'un enfant est découvert assassiné, cet homme comme les autres devient le coupable idéal. Car dans la Russie de Nicolas II, Yakov est d'abord un Juif. L'Homme de Kiev plonge dans les racines du mal, recréant l'Europe vacillante des tsars. Au-delà de la fable morale, Bernard Malamud a écrit un éblouissant roman sur la condition humaine, un chef-d’œuvre qui le place aux côtés de Franz Kafka ou Joseph Roth.

427 pages
Edition Rivages
28 Janvier 2015
10€
Llhyn
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Plume de cashmere
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L'HOMME DE KIEV de Bernard Malamud Empty Re: L'HOMME DE KIEV de Bernard Malamud

Mer 9 Sep 2015 - 11:03
J'ai mis un peu de temps avant de me décider à faire cette chronique. Car ce livre a besoin d'être digérer avant d'en ressortir ce qu'on en a vraiment aimé.

En effet, le personnage est quasiment détestable : une fierté tout à fait inapproprié, une tendance à se plaindre, un certain manque de franchise, un grand manque d'humilité... Bref, ce n'est pas le héros rêvé. Et si le début du roman peut être désagréable à cause de la découverte du personnage, par la suite du roman on finit par s’inquiéter de son devenir.

Yakov se met en tête de partir à Kiev pour fuir un passé qu'il estime pas assez bien pour lui. Il aspire à trouver plus de travail, plus d'argent et se venger de son ex-femme qui est parti avec un autre en lui prouvant qu'il pouvait être quelqu'un. Et ce, malgré le contexte politique de l'époque qui était en défaveur des personnes d'origine juive. Yakov n'en tient pas compte se définissant lui-même comme "libre-penseur" et athé, bien qu'il ne renie pas tout à fait ses origines. Par un hasard absolu, il va aider un russe chrétien qui va lui proposer du travail sans savoir que Yakov était d'origine juive. Il va donc s'enfoncer dans le mensonge en s'inventant une identité russe et en profitant de cette opportunité.

Mais lorsqu'un enfant chrétien est assassiné et que sa vraie identité est découverte, il va devenir le coupable idéal.

Ce que j'ai aimé dans ce livre est assez indéfinissable. Je pense que l'espoir sous-jacent à l'horreur de l'inhumanité de la justice à cette époque porte le roman et nous pousse à tourner les pages. Là où le personnage paraissait détestable au début, le lecteur commence à le prendre en pitié ce qui ne le met pas en meilleure position car Yakov refuse tout net la pitié. Cet homme, par sa fierté, va se montrer d'une force de caractère qui fait naitre une certaine admiration pour sa patience et son fatalisme (non dénué d'espoir) face aux sévisses qui lui sont infligés.

Pour moi, ce livre n'est pas un énième livre sur l'intolérance, mais bien sur l'humain : ses faiblesses, ses forces, ses cruautés, sa pitié, sa fierté,... Toutes les facettes de l'être humain face à l'horreur et à l'injustice sont révélées avec une précision et une réalité crue.

Pour moi, c'est vraiment un livre à lire, et qui nous pousse à réfléchir sur notre propre nature.
Ma note : 5/5. Ce fut vraiment un gros coup de cœur!
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